dimanche 5 avril 2020

Blue Spring Ride de Io Sakisaka - Ou quand le crush de ton enfance te passe le bonjour

Genre : Shôjo / Amour / Tranche de Vie / School-Life
Année de parution : 2013
Edition : Kana
Format : Manga
Nombre de pages : environ 180 pages par tomes



Saga en 13 tomes (complète)


De quoi ça parle ? 

À son entrée au lycée, Futaba s’est transformée. Douce et féminine au collège, elle devient plus énergique et garçon manqué. La jeune fille veut changer pour ne plus être mise à l’écart par ses camarades. Mais ses nouvelles amitiés sont artificielles et Futaba va bientôt remarquer les limites de son changement de personnalité… Un jeune homme va l’aider à prendre un nouveau départ. Ce garçon ressemble étrangement à son premier amour, serait-ce lui ?


Parenthèse pour rien dire bonjour
[Quand je fais une critique d'une série de manga déjà lu (avant la création du blog par exemple) j'aime bien faire un bilan de l'oeuvre complète (comme pour Rainbow Days). Dans le cas présent, j'ai fait cette chronique en lisant Blue Spring Ride à l'époque de mon ancien blog (changé pour des raisons purement esthétique...), aussi, j'ai fais une chronique tome par tome à la suite de cette petite parenthèse.

Pour les Mangas et les BD, contrairement aux romans, je fais un même article pour toutes les chroniques de la série (histoire de pas avoir 40 articles, parce que le jour où je m'attaque à One Piece je vous raconte pas le carnage. Et puis, parce que, le format fait que des fois on a pas grand chose à raconter)]

La chronique 




Tome 1 
J’avais de vagues, mais très agréables, souvenirs de l’animé et il me semblait que j’avais plutôt bien appréciée Strobe Edge de la même auteure. Comme tout ça remonte à assez loin et que les mangas sont des œuvres qui se lisent assez vite, j’ai un peu craqué en allant emprunter toute la collection dans ma bibliothèque. Sortant de la grosse brique qu’est le lien maléfique d’Anne Rice, je me suis plongée avec un certain soulagement dans ce shojo (toujours un plaisir d’évacuer une lecture assez dure et ardue avec quelque chose de plus léger). 

Le tome un de Blue Spring Ride a été très agréable à lire de bout en bout. Le postulat de base m’a beaucoup plu, de même que les personnages. On découvre Futaba, qui est une héroïne qui m’a beaucoup touchée dans ce premier tome et dans laquelle je me retrouve beaucoup. C’est une jeune-femme qui se bricole comme elle peut un semblant de stabilité. Elle refuse d’être la tête sous l’eau, mais reste très fataliste quant à sa condition : Celle qu’elle était ne pourra jamais être acceptée et il faut donc s’adapter tout en sachant qu’il sera impossible de changer sa nature profonde. De base timide, introvertie et très agacée par la gente masculine, Futaba fait partie de ces modèles de pureté très appréciés au japon. Sa nature douce et très introvertie l’a rendu populaire au collège, ce qui en a fait un objet de jalousie auprès de ses camarades féminines. On suit donc une ex-collégienne victime d’un rejet de ses paires et d’un harcèlement qui voit dans le lycée une porte de salut. De salut, oui, mais pas pour celle qu’elle était. Elle se forge donc une image de garçon manqué, de même que des amitiés intéressées. Futaba est un personnage traumatisé, qui ne supporte pas la solitude, de ses mots : elle préfère faire semblant que d’être seule. On part sur un personnage que je trouve très bien écrit et intéressant. Le rejet de soit par peur des autres et le besoin d’approbation est quelque chose de très commun quand on a 15 ans et je pense que beaucoup de jeunes-filles et de jeunes-hommes peuvent se retrouver dans cette figure, présentée comme hypocrite mais absolument pas critiquée ou pointée du doigt. Y a un côté très déculpabilisant à observer Futaba dans ce premier tome. 

J’ai beaucoup apprécié, de par la construction de son personnage, sa relation avec le personnage de Makita qui est totalement ce qu’était Futaba dans sa jeunesse mais qui, contrairement à elle, refuse de changer sa nature pour être acceptée. C’est un point que j’ai beaucoup apprécié, Makita n’est pas un cliché de fille mignonne et introvertie : c’est une vraie force de la nature, qui a ses défauts, ses faiblesses mais qui fait preuve d’un grand courage à vouloir vivre comme elle l’entend et surtout qui n’a pas peur de mettre les filles qui la critique en face de leurs propres contradictions. J’ai d’autant plus appréciée le fait que dès le tome un, nous avons une évolution significative du personnage de Futaba. C’est d’ailleurs un très bon point : l’histoire avance. J’ai trop souvent été agacée par les intrigues en longueur dans les shojos et ici on sent une réelle évolution dans le premier tome. Même l’intrigue avec Kô est réglée dès les premiers chapitres ! L’auteure nous fait le plaisir de ne pas tomber dans le piège dû « oh mais qui est-il ??? » pendant quarante tomes et c’est très appréciable, on sent une volonté de se détacher du résumé de base pour nous proposer quelques choses de plus profond et ça, c’est top. On est également face à une romance particulièrement rafraîchissante : Futaba et Kô ont un passé commun, des sentiments communs : ils se sont aimés et on sent toujours une affection particulière entre eux et ça, ça apporte un petit plus vraiment cool à l’histoire. 

Les traits de l’auteure sont très appréciables, elle a un dessin particulier et très agréable, c’est doux tout en sachant se faire un peu plus brut quand il le faut. J’aime beaucoup la diversité des physiques proposés, Makita est petite avec un visage très rond, Futaba est plus élancée mais pas décrit comme un modèle de beauté, Murao est beaucoup plus grande et svelte mais impose un charisme qui éclipse son physique de grande perche et c’est pareil pour les garçons, notamment Kô dont on voit l’évolution physique entre le collège et le lycée. 

J’ai très très hâte de voir ce que le second tome propose, la fin du tome un nous place les personnages de Murao, de son compagnon de classe et du Professeur Tanaka qui semblent tous avoir une importance dans l’intrigue : j'ai très hâte de dévorer la suite 

Ma note : 17/20



Tome 2
Un tome, cette fois-ci un peu plus en douceur, je trouve, mais toujours aussi agréable. Ici, c'est l'amitié qui est mise au centre du récit, la construction du groupe et de la joyeuse bande de personnages principaux qu'on va suivre par la suite. Si, au départ, nos personnages ne semblent avoir aucuns points communs entre eux, on est très vite agréablement surpris de constater que ça n'empêche pas la création d'une amitié (ou si il est un peu tôt pour le dire : d'une affection) naissante. 

J'ai trouvé l'idée du voyage scolaire très pertinente et la morale qui s'y rattache très agréable. Les points faibles des uns sont compensés par les points forts des autres et il m'a été très appréciable de voir et d'observer la solidarité entre les personnages se mettre en place. 

Ce tome, c'est aussi l'occasion de poser un peu plus nos personnages et notre univers. On prend le temps de nous faire découvrir différents enjeux qui prendront très certainement de l'importance dans la suite du récit : L'ouverture à un groupe, la volonté de bien faire parfois envahissante et maladroite, les relations profs/élèves, etc. Chaque personnage semble avoir quelque peu grandit durant cette expérience et c'est assez agréable à lire : Makita (ou Yuri si vous préférez) s'ouvre au groupe, je l'ai trouvé très très touchante dans son amour quelque peu fou pour son amitié avec Futaba. Le poids de la solitude et ce que ça entraîne est très bien retranscris et je me retrouve particulièrement dans cette volonté d'affronter à deux les traumatismes que ça engendre. Futaba, elle, grandit également dans son rapport aux autres, à Kô, Yuri, etc. Elle se rend compte que sa volonté de bien faire peut être une force mais qu'elle ne constitue pas une arme capable de tout changer, qu'un groupe est une dynamique qui ne peut fonctionner que si tout les partis veulent que ça fonctionne. Elle gagne en maturité et en confiance. Kô s'ouvre un peu plus sur ses enjeux, on le sent détaché, comme pour se protéger de choses qu'on ne saisit pas encore très bien. L'affection qu'il a avec Futaba est très agréable à suivre, on ne traîne d'ailleurs pas en longueur car c'est dès ce second tome que Futaba commence à comprendre ses sentiments. Mais, surtout, c'est dans ce tome qu'on découvre plus en détails les personnages de Murao (Shuko) et Kominato (Aya) pour lesquels j'ai beaucoup d'affection. Comme Yuri, chacun semble avoir son background et ses démons à exorciser, j'aime beaucoup le fait que dans Blue Spring Ride aucun des personnages secondaires ne soit en reste. Shuko nous permet d'explorer le thème des relations amoureuses avec une personne plus âgée. Elle crush sur le frère de Kô, le professeur Tanaka, et on nous fait très vite comprendre que ce n'est pas nouveau et que les deux intéressés sont au courant. Encore une fois, on n'en fait pas un secret de polichinelle et c'est très appréciable. Aya semble, quant à lui, en crush sur Shuko, il a une volonté de l'ouvrir au monde et, plus que de faire valoir ses sentiments, on a vraiment la sensation qu'il veut la voir épanouie. Ça promet un triangle amoureux prometteur qui me rend, perso, très très curieuse. 

Un tome très sympathique, dans la lignée du premier. On approfondit un peu plus nos personnages, on place les premières grosses pierres de l'intrigue, notamment sur la fin du tome qui nous fait comprendre, dans sa dernière case, que le lien entre Yuri et Futaba pourrait être mis à mal...

Ma note : 17/20


Tome 3
Ce qui était amorcé dans le second tome se confirme ici. C'est encore une fois très agréable de constater qu'on ne tombe pas dans le piège de la longueur inutile ou des non dits qui s'éternisent et s'étalent sur plusieurs tomes. Les personnages sont toujours aussi intéressants car intelligents dans leur propos. On nous montre bien que ces adolescents ont des doutes, font preuves parfois de jalousie et de frustration mais ils ont la maturité et l’intelligence d'en parler ce qui est très TRES agréable. Enfin un exemple de relation saine où la communication est une valeur pionnière ! 

Dans ce tome, notre club des cinq est officiellement formé : le voyage scolaire à remplit son rôle et la vie lycéenne est de retour. Le principal ressort scénaristique de ce tome va être la révélation de Yuri à la fin du tome 2 : elle aime Kô. On part donc sur l'éternel triangle amoureux entre l'héroïne, le personnage secondaire principale et le héro mais, là où c'est fort, c'est qu'on prend le contre pied de tous ce que j'ai pu lire jusque-là. Futaba et Yuri ne se déchirent pas, au contraire, leur amitié se renforce. Futaba réalise ses sentiments pour Kô grâce à la déclaration de Yuri, c'est un électrochoc qui arrive tôt dans le récit et, honnêtement, ça me rassure de tomber sur une héroïne qui ne met pas 6 tomes à comprendre ses sentiments. Outre cet électrochoc, ce que j'ai beaucoup aimé c'est le traitement de ce triangle amoureux et la gestion de la relation Yuri/Futaba. Toutes deux sont conscientes très tôt des sentiments qu'elles partagent pour Kô, il n'y a pas de secrets ou de faux semblants, on nous présente deux jeunes-filles matures et qui placent leur amitié bien au-delà de leurs sentiments amoureux. Elles aiment Kô, ok, mais elles se refusent à mettre en péril leur amitié pour autant : et je trouve ça brillant. J'ai également beaucoup apprécié le personnage de Shuko dans ce tome : elle reste neutre et avoue en public ses sentiments pour le frère de Kô. J'aime beaucoup ce que ce trio de demoiselles nous propose ! 

Ici, on rentre aussi un peu plus dans le vif du sujet, dans le el famoso ballet amoureux du shojo. Futaba se rapproche de Kô, on explore d'ailleurs un peu plus son intimité dans ce tome et on dépose certains indices quant à une potentielle révélation sur son passé. On va surtout se concentrer, ici, sur son rapport à l'école et les raisons du passage de Kô de bon élève à cancre. On découvre également un jeune-homme en constante fuite de chez lui, qui fréquente des garçons plus âgés pour "passer le temps". 

Un tome très agréable, notamment pour son traitement de la relation entre Futaba et Yuri et des pierres posées à propos de la vie et du quotidien de Kô. Encore une fois une belle lecture dont on a envie de voir la suite. 

Ma note : 18/20


Tome 4
Un quatrième tome qui, décidément, ne me déçoit pas. Ici, on va beaucoup se concentrer sur le passé de Kô, sur les raisons de son changement, son rapport avec son frère, avec sa famille. 

Le tome 3 nous avait laissé avec une Futaba qui surprenait Yuri et Kô dans un état... Particulier. Il y avait une ambiance très étrange entre les deux et, fatalement, Futaba panique. Encore une fois, la relation entre Yuri et Futaba est grisante tant elle est juste et belle. Encore une fois les personnages parlent entre eux et ne se laissent pas envahir par les non-dits. On en apprend plus sur Kô, notamment sur la raison de son retour en ville. On découvre l'histoire tragique de la famille Tanaka, une famille déchirée par le divorce et par la disparition de la mère de Kô et Yoichi à la suite d'un cancer des poumons. On redécouvre Kô sous un nouvel angle : c'est un enfant éprouvé par la vie mais surtout rongé par la culpabilité. N'ayant aucun coupable a blâmer, il s'est renfermé sur lui-même pour endosser toute la responsabilité de la maladie de sa mère. Il regrette, se puni, remet en cause sa légitimité au bonheur. C'est un excellent tome de part les problématiques qu'il aborde et la justesse de son traitement. On traite du deuil et de la famille avec beaucoup de respect et de douceur. C'est une claque autant bien pour nous que pour les personnages. Futaba et Yuri sont loin d'être exemplaires mais c'est ça que je trouve formidable : Futaba qui voit dans le secret que partage Yuri et Kô quelque chose de dangereux qu'elle jalouse et Yuri qui voulait garder pour elle le passé de Kô pour partager quelque chose avec lui que Futaba ne pourrait pas lui prendre. C'est juste, troublant, beau et encore une fois on ne tombe pas dans le piège de l'étalement sur quinze tomes de l’intrigue et c'est plaisant. Un vrai sentiment de progression dans l'histoire, d'évolution des personnages. Yuri et Futaba en ressortent grandies, Kô évolue vraiment, commence à s'ouvrir à un monde dont il avait choisit de se tenir à l'écart. C'est vraiment bluffant. 

On a aussi un réel avancement du côté de Yuri et de ses sentiments pour Kô. Elle ose faire sa déclaration et je suis surprise que ce soit arrivé aussi vite dans l'intrigue et surtout que ça a été aussi bien géré. J'ai beaucoup de respect pour ce personnage que je trouve très noble dans le respect qu'elle a pour ses principes, son amitié avec Futaba et la cohésion du groupe. On nous introduit également le début d'une rivalité entre Yoichi et Aya très prometteuse, d'autant plus que Yoichi entretient une certaine ambivalence dans ses sentiments pour Shuko, on se demande si l'amour est partagé, si il joue avec elle ou si il est juste très maladroit dans son rôle de professeur et de protecteur. Une affaire à suivre qui titille ma curiosité même si j'attend beaucoup de justesse dans le traitement de cette relation parce qu'on aborde un sujet complexe qui est celui d'une relation entre un adulte et un mineur. 

Enfin, on nous introduit le personnage de Tôma qui semble avoir une future importance dans le récit. Un futur rival pour Kô maintenant que Yuri est écartée ? 

Toujours un aussi grand plaisir à suivre cette histoire, très hâte d'en voir la suite ! 

Ma note : 18/20



Tome 5
Un nouveau tome un peu en dessous du précédent mais, en même temps, dur de faire mieux que que le tome 4. Ici, on va principalement se concentrer sur l'évolution de la romance entre Futaba et Kô. A la fin du tome 4, Kô et Futaba étaient sur le point de se rendre à un festival d'été de leur quartier, l'occasion pour Futaba d'enfin se déclarer et de franchir le dernier millimètre entre Kô et elle. Seulement, rien ne se passe comme prévu. Kô décline au dernier moment et s'absente le reste des vacances d'été, on apprendra plus tard qu'il s'est rendu dans la province où il habitait auparavant pour soutenir une ancienne camarade de classe dans le deuil d'un parent. C'est le début de la phase descendante du manga, celle où les romances établies sont mises à mal et où on décroche souvent un peu. Je savais qu'on arriverait à ce genre de retournement scénaristique (c'est commun dans les shojos) mais j'appréhende quelque peu. 

Ce tome fait prémisse d'orage à mes yeux. On sent petit à petit Kô et Futaba prendre de la distance malgré un attachement et un amour apparent. Le personnage de Tôma prend également plus de place ici, et c'est un rival que je trouve très intéressant pour Kô car plus direct et ancré dans une vision de l'amour et du couple qui fait écho à celle de Futaba. Narumi, quand à elle, qu'on découvre en fin de tome sera sûrement ce qui fera basculer la dynamique de Kô et Futaba, qui la brisera même peut-être sait-on jamais ? Tous le long du tome, l'ombre de cette demoiselle, ancienne camarade de Kô et miroir de son parcours (ils ont le même vécu, ont traversés les mêmes épreuves de deuil etc) se fait menaçante et, encore une fois, on ne peut qu'applaudir le personnage d'Aya qui est bien le seul à se rendre compte de ce que l'arrivée de cette demoiselle présage. 

J'avoue avoir déjà beaucoup d'appréhension vis à vis de ce personnage. Je n'aime, en général, pas les rivaux et rivales qui débarquent en milieu d'histoire pour venir tout chambouler. Cependant, le personnage de Narumi m'a l'air intéressant pour ce qu'il symbolise pour Kô. Le jeune homme à l'air de beaucoup se projeter en elle et semble vouloir rattraper les erreurs commisses avec sa mère en prenant soin d'elle. Une dynamique intéressante bien que, grrr, j'ai peur pour la suite 

D'un autre côte son arrivée dans l'histoire a aussi le mérite de poser une question intéressante pour le développement de Futaba : Comment juger de si on n'est légitime ou pas de vouloir plus qu'une autre l'amour d’autrui ? Tout le long de ce cinquième tome, Futaba va être tiraillée entre sa jalousie et l'horreur de la situation dans laquelle se retrouve Narumi. Elle veut la plaindre mais ne peut s'empêcher de voir cette présence dont elle ne connaît pas le visage comme une menace détestable. On se sent déchiré par ce que ressent Futaba, et en même temps, je ne peux que comprendre l'ambivalence de ses sentiments. Narumi pourrait être destructrice comme vecteur d'un véritable changement pour Fuatba. 

Ma note : 17/20



Tome 6
On ne pouvait que s'y attendre mais ce tome est douloureux. Ici on va suivre tous les déroulé de la fête du lycée et, par le même biais, l'impact de Narumi dans la vie de Kô. En seulement quelques heures nos héros se rapprochent, se déchirent et on sent petit à petit le drame se dessiner. 

Tôma profite de cette occasion pour inviter Futaba a observer un de ses concerts et ainsi se valoriser à ses yeux et, de son côté, Narumi observe et comprend le nouveau monde dans lequel évolue Kô et comprend qu'il y a anguille sous roche avec Futaba. On sent Kô jaloux, concerné par les tentatives de Tôma mais enchaîné à Narumi par un sens du devoir hyper toxique. Narumi, elle, s'accroche, tout en plaçant ici et là des petits piques pour éloigner Futaba. 

Sincèrement, je suis partagée sur le personnage de Narumi. Sa présence est détestable de part ce qu'elle implique émotionnellement dans l'histoire mais, d'un autre côté... Est-ce qu'on ne peut pas que la comprendre ? Il s'agit d'une jeune-fille de 16 ans ayant perdu son père et ayant été abandonnée par sa mère. La seule chose stable qu'il lui reste, son seul équilibre : c'est Kô. De ce point de vu, ne serait-il pas normal et compréhensible de s'accrocher à ce garçon qu'on aime et qui nous donne de l'intention ? De vouloir être exclusive ? Je me suis retrouvée tiraillée entre ma fidélité pour Futaba et le cas de Narumi. 

Le grand méchant pour moi, dans ce tome, c'est Kô. Mais là encore comment lui en vouloir ? Lui aussi est tiraillé entre Narumi qu'il crois être obligé d'aider et de réconforter et Futaba qu'il aime. On aura, dans ce tome, l'occasion de voir quelques échanges de baiser mais cette scène sacrée dans les shojos habituels est presque amer, ici. On ressort de ce tome le cœur serré et douloureux et malheureusement même le triangle Yoichi, Aya et Shuko n'aura pas réussi à me faire sourire. 

Un tome douloureux, donc, mais tout de même formidablement bien écrit avec des personnages très humains qui mettent à mal nos certitudes et nos sentiments à leur égard. C'est sûrement à ça qu'on reconnaît un bon shojo. 

Ma note : 17/20



Tome 7
Encore un très bon tome bien qu'en dessous, à mon sens, au niveau de ce qu'on a pu avoir autour de Futaba et Kô. Entre nos deux héros, on est un peu dans un tome transitoire où on explore les doutes de Futaba puis sa résignation, un aspect que j'ai trouvé très intéressant ici. Futaba, tout au long du tome évolue, on dirait presque qu'elle passe par une phase de deuil relationnel que je trouve particulièrement belle. Elle est à la fois en colère, frustrée et en même temps peinée. Un cocktail d'émotion destructrices qu'elle finit par accepter et utiliser pour trouver le courage d'enfin (on espère) se déclarer dans le tome suivant. Une déclaration que je ne vois pas comme le dernier espoir d'un happy end mais plus comme un adieu franc. Tout le discours de Yuri autour de son deuil de sa relation avec Kô est très pertinent et, encore une fois, je suis très agréablement surprise par les qualités des amitiés dans cette oeuvre. Même du côté de Tôma et de ses amis, on observe une réelle bienveillance chez ces jeunes qui touche beaucoup. 

L'un des points majeurs de ce tome c'est la confrontation avec Narumi qui m'a... Laissée un peu mitigée, j'avoue. Encore une fois je suis partagée par le personnage de Narumi à la fois égoïste et pourtant, bah, je ne peux m'empêcher de la comprendre sur certains points. La souffrance est telle qu'entraîner l'autre dedans, pour qu'on se sente moins seul est en quelque sorte peu surprenant. Par contre, j'ai été surprise par son honnêteté à ce sujet mais pas bien convaincue par la façon dont le message a été délivré. J'aurais peut-être mieux accroché avec une discussion plus longue, ou peut-être un échange sur plusieurs jours ? Néanmoins ça reste bien amené et pertinent. Futaba reste forte même si sa réflexion au sujet de Narumi est un peu culotté, je pense. 

Autre gros morceau de ce tome : la relation entre Yoichi et Shuko qui est... Whoua. J'appréhendai réellement cette partie-là de l'histoire mais je suis conquise. Je trouve ça bien amené et très sain dans son traitement. Yoichi aime Shuko mais comprend ce que son rôle d'adulte et d'enseignement implique. Il ne peut pas se permettre d'impliquer Shuko là-dedans et ce n'est pas par lâcheté mais bien par amour qu'il rejette ses sentiments et arrange même la suite avec Aya. C'est un perso qui me faisait peur, Yoichi, mais qui m'a au final conquise et si je garde une petite boule d'émotion dans la gorge à la suite de cette scène, je ne peux m'empêcher d'espérer que, peut-être, les choses pourront bien se finir entre eux, quand le temps et leur situation le permettra. 

Ma note : 17/20



Tome 8
Un autre tome dans la même lignée que le précèdent : on est vraiment dans la phase transitoire du manga après le gros orage qu'a été Narumi quelques tomes auparavant. Ici, c'est vraiment Tôma qui est mis en avant et ça fait du bien. C'est un personnage très agréable, qui véhicule beaucoup de belles choses et pour lequel j'ai beaucoup d'affection. Le voir enfin passer à l'action essayer de sortir Futaba de son amour perdu pour Kô est très très agréable. Malheureusement, je n'ose pas trop me donner d'espoir pour eux. Tôma est clairement montré comme le “rival”, le “second” et Futaba semble clairement ancrée dans cet amour pour Kô dont elle n’arrive pas à se débarrasser. Malgré le râteau forcé qu’il y a eu entre eux on sent clairement que ça reste le couple fort et j’ai bien peur qu’il n’y est peu voir pas du tout d’espoir pour mon chère Tôma. 

Un autre point de ce tome c'est (enfin) le début d'une avancée du côté de Kô, notre héro évolue enfin et c'est assez agréable (quoi qu'encore assez frustrant quand on bascule dans la team tôma) de le voir enfin accepter certaines choses, en prendre conscience et décider d'aller de l'avant. 

La thématique de l'amitié est toujours assez brillamment traitée : Aya, Uchimiya (l'ami de Tôma) me font une très forte impression. Des vrais bros comme on en fait plus ! 

Ma note : 16/20



Tome 9
Aaaah, enfin un peu de douceur et ça fait du bien. Bon, ça ne fait pas du bien aux fans du couple Kô/Futaba mais pour les fans de Tôma, ce tome est un régale. Ça fait vraiment quelque chose de voir que Tôma "gagne", en quelque sorte dans ce tome. Kô paye chère sa passivité des derniers tomes et je pense que c'est objectivement un très bon électrochoc. La seule chose qui me frustre vraiment, c'est que j'ai l'impression de comprendre où le manga va nous mener. Si Tôma triomphe, je suis quasi certaine que ce ne sera qu'une victoire passagère et, qu'au final, Futaba finira par revenir vers Kô. Et ça me pause problème. Parce qu'objectivement, je ne trouve pas Kô si méritant que ça. Quand bien même son évolution justifiait ce passage à vide, on ne peut pas lui retirer le fait qu'il a clairement merdé et que Tôma remplit nettement mieux son rôle de crush. Je trouve ça frustrant de savoir (ou de me douter) que le bon gars va se retrouver seul parce que "syndrome du second crush bonjour". J'aimerai croire qu'on va nous épargner ce cliché, mais très sincèrement je ne pense pas. Blue Srping Ride est l'histoire de Kô et Futaba et je ne pense pas que l'auteure en changera en cours de route. Dommage. 

Ceci dit, c'était un tome très très agréable. De part Tôma et l'avancement de sa quête, mais aussi pour Yuri qui trouve enfin chaussure à son pied. Son histoire s'est faite tout en douceur, n'a pas forcément été mise en avant, mais je l'ai trouvé très chou et juste. C'est un modèle de couple qui me plaît bien et je suis heureuse de voir que, pour elle au moins, c'est le bon gars qui triomphera. 

Ma note : 18/20



Tome 10
Ça y est, on approche doucement de la fin avec ce dixième tome et ça se sent. Un tome un peu amer, il faut l'avouer, bien que sublime. Comme d'habitude, l'écriture et les personnages d'Io Sakisaka sont sublimes, humains, on ne peut s’empêcher d'être heureux pour eux et à la fois frustrés. On place, dans ce dixième tome, les derniers ingrédients avant la fin : le retour progressif de Kô qui sort enfin de son cocon après plusieurs tomes de retraits. Il progresse enfin, comprend enfin qu'il a le droit de vivre pour lui et selon ses envies. Un retour bienvenue, mais que je trouve tardif et légèrement cruel. Kô progresse, mais je sais qu'il va, en plus de son épanouissement personnel, avoir Futaba et ça ma frustre. Ça me frustre d'autant plus que, dans ce tome, on nous montre clairement que le couple Futaba/Tôma est voué à l'échec. Futaba a clairement de l'affection pour Tôma mais ce n'est en rien comparable avec l'amour fusionnel qu'elle a pour Kô. Les deux relations ne sont clairement pas au même niveau et, le pire, c'est que Tôma en a conscience, je crois. C'est un tome douloureux, car je vois très bien comment les choses vont se terminer et je n'approuve pas forcément. 

On termine le tome sur le début du voyage a Nagasaki, ancienne ville de Kô, chargée de souvenirs douloureux mais fondateurs pour son évolution. Nul doute que ce voyage sera le dernier coup de pouce nécessaire pour la renaissance du personnage ! Très agréable, d'ailleurs, d'avoir un clin d’œil à la scène emblématique du tome 2 avec le couché de soleil, une autre belle scène d'amitié qui fait plaisir à voir. 

Ma note : 16/20



Tome 11
Un tome que j'ai presque envie de considérer comme le début du dernier arc de la série : tous les éléments sont mis en place pour le grand final que ce soit pour Kô et Futaba, on nous présente ici un tome transitoire censé faire le lien entre les dernières péripéties et la conclusion de la romance entre Kô et Futaba. 

Ce onzième tome est l'occasion de se pencher un peu plus sur le passé de Kô et son rapport avec ses années collège, c'est un peu un road trip dans la vie du jeune-homme, une espèce de parcours de deuil de sa vie passé pour, enfin, se tourner vers l'avenir. Un passage très touchant qui marque enfin le renouveau de Kô et son retour du bon côté de la force. 

Par contre, on ne me retire pas de la bouche ce goût amer vis à vis de Tôma. Plus on avance, plus on sent que cet amour est voué à l'échec et ce (et c'est encore plus cruel) malgré les quelques preuves de bien faire de Futaba. Nagasaki c'est aussi l'occasion d'en voir un peu plus sur la dynamique des proches de Tôma, la relation entre Yuri et son nouveau petit copain et, surtout, un vrai rapprochement entre Aya et Shuko qui s'ouvre enfin un peu plus l'un à l'autre. Tout deux jouent, en quelque sorte, les rôles de gardiens de groupe et il est très touchant de voir leur dynamique naissante. 

On termine ce tome sur la confrontation tant attendue entre Narumi et Kô, le dernier coup de marteau pour enfoncer le clou dans le cercueil et enfin tourner la page. 

Ma note : 17/20



Tome 12
Avant dernier tome de la série et presque une final à lui tout seul. Je ne vais pas m'attardée plus que nécessaire sur celui-là, parce que se serait gâché beaucoup de choses selon moi. Comme prévu, Futaba et Tôma ont leur conclusion, toujours aussi amer mais malheureusement prévisible. J'admire la noblesse du personnage dans sa défaite, il ne garde pas rancune accepte la situation et va, lui aussi, de l'avant. Ce personnage était pour moi, et de loin, le meilleur de la série et celui qui méritait le plus d'avoir son happy end : malheureusement on ne peut pas contrôler ses sentiments. C'est un peu la morale de ce tome. 

Kô, de son côté fait enfin le ménage. Aussi triste soit son histoire avec Narumi on nous enseigne ici une leçon que je trouve très intelligente : il faut savoir se détacher de certaines personnes, de son passé, de sa culpabilité pour avancer. Vouloir vivre n'est pas un crime, c'est ce que nous apprend le parcours de Kô dans ce tome. Kô qui, d'ailleurs, est plein de maladresse dans ce tome, c'est même légèrement surprenant de le voir autant perdre ses moyens devant Futaba. Un petit twist de fin qui, heureusement, n'entache en rien le dénouement. Bref comme toujours un tome sublime !

Ma note : 17/20



Tome 13 et conlusion
Enfin la fin de cette saga ! Un dernier tome qui... J'avoue m'a plus laissé une impression de tome bonus. Ici Futaba et Kô sont en couple, vivent leur vie et on va plus se concentrer sur Shuko et Aya. On a enfin le dénouement de leur propre histoire et je trouve ça très agréable que l'auteure prenne le temps de donner une conclusion à tous ses personnages. Le professeur Tanaka a le droit à sa propre progression et, contrairement à Tôma, l'échec de sa romance m'est beaucoup plus douce, je trouve qu'on l'accepte plus facilement que c'est même un échec "juste". On a le plaisir de retrouver un peu tous nos personnages, de les suivre une dernière fois avant la fin. Un tome 13 qui donne une jolie fin et un petit goût nostalgique sur les lèvres. 

J'ai beaucoup aimé ma lecture de Blue Spring Ride. J'ai trouvé ce Shojo intelligent, pertinent, beau avec un traitement des personnages d'une rare qualité. Nos héros sont tous humains, beaux et laids à la fois, les thématiques abordées sont superbement gérées et traitées avec beaucoup de recul et de justesse. L'amitié est clairement le point fort de ce manga : on y a des modèles fabuleux, des leçons de vie incroyables et des exemples qui mettent du baume au cœur. J'ai beaucoup d'affection pour cet univers, pour ces personnages, pour tout ce qu'il renvoie et nous transmet. Une histoire douce mais rude, belle et terrible mais surtout pleine d'espoir pour le genre humain et l'avenir. Je regrette, par contre, qu'on reste encore autant dans les codes. Ce Shojo amorce beaucoup de nouveautés et de belles choses mais, voilà, on reste encore très ancré dans le cliché du "elle finit avec le héros à la fin" et je trouve ça dommage, parce qu'on avait possibilité de donner à l'histoire un petit côté drama qui aurait pu avoir son charme. On reste vraiment dans la zone de confort de l'happy end avec le first boy et j'avoue que, vu le ton du manga, j'en attendait peut-être plus à ce niveau. Enfin, ça reste un manga fabuleux, rien de bien méchant niveau reproche, juste une petite déception personnelle !

Ma note : 18/20

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire