dimanche 5 avril 2020

Cosplay / Adamas, maître du jeu de Laurent Ladouar - Ou quand Sword Art Online et les Sims se rencontrent

Genre : Suspense/Monde Alternatif/Jeux
Année de parution : 2014
Edition : Edition HC
Format : Grand format
Nombre de pages : 474


Saga en 2 tomes (complète)


De quoi ça parle ?



ADAMAS, milliardaire cynique et haï de tous, rachète une ancienne gloire de l’industrie au bord de la faillite : 1T. Le redoutable prédateur déclare vouloir la détruire. Cela n’a aucun sens. 



Le même jour, par un invraisemblable concours de circonstances, Katie Duma parvient à se faire recruter par 1T. Comme les trois mille autres employés, Katie est invitée à plonger dans l’univers virtuel du COSPLAY : un jeu de masques où chacun agit et communique sous le couvert de l’anonymat. Le COSPLAY n’a pas de règles : ce jeu de simulation prône une liberté totale. Protégé par son masque, chacun révèle sa véritable humanité : calomnies, délations et règlements de compte se déchaînent dans une explosion de violence sans précédent. Le COSPLAY est la bombe envoyée par ADAMAS pour anéantir 1T. Mais depuis l’intérieur du jeu, Katie organise la résistance.



La chronique


Alors… J’ai découvert ce livre en bibliothèque il y a quelques semaines de ça. Au départ, c’est vraiment son titre qui m’a tapé dans l’oeil, j’veux dire, Cosplay ? Le Cosplay ? Comme dans les conventions ? Ça m’a tellement intriguée que j’ai pris le livre alors que j’étais en plein rangement de rayon (je suis stagiaire en bibliothèque). Une jolie couverture blanche, avec plein d’éléments allant du masque de carnaval, d’un mousquetaire à un cerveau (mais qu’est-ce que c’est que ce livre ?) et une quatrième de couverture qui n’explique rien tout en expliquant un peu tout. J’ai craqué. Et je n’ai pas beaucoup de regret. 

Cosplay est… Difficile à résumer. Je pense que le travail graphique de la couverture est vraiment bien trouvé, parce que le livre est aussi bordélique que le laisse présager l’image de couv. On évolue dans un univers un peu dystopique ? Futuriste ? Dur de savoir. Dans le monde de Cosplay, un événement terrible appelé “La Commune” à séparer la ville, dans laquelle nous allons suivre l’histoire, en deux. D’un côté, nous avons le zone. La zone, c’est un peu le milieu pauvre, des vieilles maisons, des gens du communs, un milieu très rustique, on dirait une vaste cité pavillonnaire laissée à l’abandon. De l’autre, on à la capitale, une cité très futuriste, à la pointe de la technologie. Pour ceux qui connaissent, elle m’a beaucoup fait penser au Capitol d’Hunger Games. En fait, l’univers de Cosplay me fait beaucoup penser à celui d’Hunger Games à la différence près qu’on enferme pas des ados pour s’entretuer tous les ans et que la vie est bien plus douce dans notre présente histoire que dans le monde de Katniss. Un fait intéressant sur l’univers : la capital et le monde de Cosplay en général semble très stricte dans ses règle. On a, par exemple, un ministre de la bienséance et des bonnes mœurs, le lore (l’histoire) autour du monde de Cosplay est très léger dans le récit mais me semble hyper riche. De mon point de vu, c’est un point fort du livre parce qu’il rend son univers crédible. 

Enfin, je parle, je parle, mais de quoi ça cause exactement Cosplay ? Comme dit dans le résumé nous allons suivre les aventures de Katie, une jeune fille de la zone, brillante (mademoiselle à fait un mémoire d’une rare qualité sur un chercheur très reconnu et l’histoire de l’entreprise 1T), qui se fait employer dans l’entreprise de ses rêves au moment où l’entreprise Phénix la rachète. Katie, comme tous ces nouveaux collègue, se retrouve alors embarquée dans le jeu du Cosplay. J’ai BEAUCOUP, beaucoup aimé l’intrigue du Cosplay. En fait, l’histoire se déroule dans deux plans différents : celui du jeu et celui du monde réel. Les deux “intrigues” sont très différentes tout en se complétant et on passe de façon assez fluide entre l’une et l’autre. Le Cosplay c’est un peu un mixte entre un Sword Art Online et un Sims (pour ceux qui ont les refs) : un jeu de réalité virtuelle hyper performant mais où, et bien, il n’y a pas vraiment de but. Pendant les trois jours sur lesquels se déroule le jeu, et donc notre histoire, les joueurs sont libres de faire ce qu’ils veulent. Le jeu s’adapte à la demande des joueurs et je trouve l’idée brillante. L’intrigue du Cosplay est peu anticipable et cela vient du fait qu’on ne sait pas dans quelle direction vont aller les personnages. Je trouve, d’ailleurs, l’évolution du Cosplay et de son intrigue très bien trouvée : on détruit, on juge, on s’allie. Un point fort du jeu c’est que chaque joueur possède un avatar qui permet de préserver son anonymat. Cet avatar peut être aussi bien issu de la vie réel (personnage historiques, écrivains célèbres, on a même Madonna…) ou de la pop culture (personnage littéraire, de film, etc) ce qui donne des situations incroyables où on a un Zoro (pas de One Piece) qui chante Mexico ou la Reine Victoria qui se fight avec Cléopâtre, bref c’est hilarant. Ce qui est assez paradoxal, parce que Cosplay n’est pas un livre humoristique. En fait, Cosplay est un livre faussement simple. 

Tout au long de l’histoire, on nous tease, on nous a disséminés ça et là des petites pierres qui nous font nous dire que le monde de Cosplay et son Histoire avec un grand H est plus profond et riche que cela. C’est quelque chose qu’on remarque beaucoup dans l’intrigue se passant en dehors du jeu. 

Les personnages sont… À la fois caricaturaux et bien menés. Caricaturaux, car, comme dans le monde de l’entreprise, les employés de 1T sont souvent défini par un trait principal et ensuite approfondi. On retrouve un peu tous les clichés du monde l’entreprise : la patron véreux, la cheffe de Com habituée aux promos canapés, le chef de service incompétent qui doit tout à sa secrétaire, le scientifique un peu geek, le génie oublié, les commères du standard, l’anarchiste, etc. Si ça peut faire peur à première vue, c’est pourtant assez bien écrit dans le sens où tous mis ensemble, les employés de 1T forme une foule colorée et très vite attachante. J’ai eu très peur pour le personnage de Katie dans les premières pages, j’avais peur de tomber sur le cliché de l’employé modèle et un peu molle mais il n’en est rien. C’est un personnage très humain, qui se sous-estime beaucoup, mais qui a une force de caractère et un courage incroyable. C’est très gratifiant de voir un personnage féminin aussi bien mené, elle n’est pas dans la badassitude mais elle impose quand même, elle n’est pas faible mais elle est fragile : bref un personnage très agréable.

C’est, à mon sens, un autre point fort de l’oeuvre : ses personnages. On suit tout une galerie de personnage tant bien du côté de 1T que de Phénix qui apporte beaucoup aux récits. Phénix et Adamas sont des personnages très mystérieux, et beaucoup de choses tournent autour de leur histoire et de celles de leurs protégés à l’origine du Cosplay. On sent qu’il y a une histoire derrière l’histoire, un lore derrière un lore. En fait, Cosplay c’est un peu une gigantesque introduction qui nous fait dire “Il y a derrière cet univers bien plus qu’une simple histoire de jeu virtuelle et de guéguerre d’entreprise”. On frôle un fantastique qui, je pense, sera plus développé dans l’autre livre de l’auteur : L’or des Malatesta.

Cosplay a été une très chouette découverte : ce n’est pas un livre parfait on peut lui trouver certains défauts, notamment certains personnages très très caricaturaux ou même le sentiment général que Cosplay n’est pas le cœur de l’histoire mais qu’une première pierre sur un édifice autrement plus ambitieux. Mais c’est une lecture fluide, agréable, avec un personnage féminin très bien écrit et un potentiel de Saga qui, je pense, ne peut-être qu’incroyable.

Ma note : 17/20

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