dimanche 5 avril 2020

Homunculus de James P. Blaylock - Ou bienvenue à zombiland

Genre : Fantastique / Suspense / Steampunk
Année de parution : 1991
Edition : Editions Bragelonne
Format : Broché
Nombre de pages : 288 pages

Série complète 



De quoi ça parle ? 


Sa taille, dit-on, n'excède pas vingt centimètres. Il serait omniscient et omnipotent, capable d'abolir les frontières de la vie, de la mort, du temps. Seuls quelques initiés, en cette fin de XIXe siècle, connaissent son existence. Seulement voilà : l'homuncule, cette prodigieuse créature, est pour l'heure prisonnier d'une mystérieuse cassette. Quiconque se l'appropriera héritera du même coup des clés de l'éternité. Hélas ! la fameuse boîte a disparu...

Commence alors, sur fond de fog londonien, une course-poursuite délirante entre les suppôts du Mal un acnéique paranoïaque, un milliardaire dépravé, un savant fou et bossu, une poignée de zombis — et les forces du Bien — un club de scientifiques très peu préparés à leur rôle de justiciers... Comparée à tous ces énergumènes, Pandore était une sainte !


La chronique 


On dit qu’il ne faut pas juger un livre à sa couverture, sauf qu’avec les couvertures Bragelonne je suis, comme qui dirait, assez faible. J’ai craqué sur cet ouvrage en plein salon du livre : ça brillait de partout, l’illustration était belle, il y avait des rouages, ça parlait d'homoncule (la fan de Full Metal Alchimist en moi était déjà conquise) et, en plus, ça se passait dans le vieux Londres du 19e siècle… Comment vous expliquer que je ne pouvais pas ne pas acheter ce bouquin. Résultat des courses ? Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeh c’était bien MAIS. 

Homonculus nous plonge dans un espèce de récit suspense, action, fantastique, horrifique sous fond de zombi et de Steampunk. Et, je crois, que vous commencez à voir d’où vient le principal problème du livre : c’est très très très dense et très très très court. Je pense que c’est là que ça capote : on a, face à nous, une flopée de personnage et un univers très très riche mais une histoire racontée sur seulement 288 pages. Un peu à l’image du film Saint Saiya (ou Chevaliers du Zodiaque pour les anciens du club Do) ça veut raconter beaucoup de choses en un minimum de temps. Résultat, on se perd entre les personnages, le concept même d'homonculus, les différentes intrigues, etc. Et, c’est bien dommage parce que l’univers dépeint est vraiment prenant et m’a vraiment séduite. 

L’ambiance du Londres du 19e siècle est juste, sublime. Ce n’est peut-être un point positif que pour moi, mais j’ai toujours été particulièrement sensible au charme rustique de cette époque. Je trouve l’ambiance folle ! Les rues pavées, les fiacres dans les allées sombres, le brouillard du matin qui fait planer sur la ville un mystère quelque peu horrifique, les restaurants très pompeux à la nourriture très médiocre, les belles robes des demoiselles, les costumes des gentilshommes, la figure du gentleman anglais, les clubs privés : bref tout y est et c’est un délice d’immersion. 

On note, également, la présence de tout un casting haut en couleur et plutôt sympathique. Le vieux capitaine responsable d'un magasin et qui semble en savoir plus que tout le monde, le riche inventeur tourmenté, sa fille au caractère bien trempée (Dorothy je t'aime), le jeune homme à l'héritage parental lourd, le vieil alcoolique au passé trouble, le prête fou, le milliardaire taré, le professeur anglais en quête de vérité et les 90% du reste de la troupe. Parce que oui, nos personnage sont très très nombreux et... Et bah c'est un point faible selon moi. La densité du livre ne laisse pas le temps à tous ses personnage de se développer ou de se faire une place. Impossible de retenir les noms de tout le monde, ni même de les identifier, trop de tête à retenir et si peu de temps pour apprendre à les connaître. 

Dommage parce que l’univers d’Homonculus aurait gagné à être beaucoup plus développé, à ce qu’on prenne le temps de nous apprendre à aimer les personnages, les membres du club, et mieux apprécier la richesse du scénario. Parce que le tout, au final, est un peu brouillon. La figure du vieux capitaine est marquante mais encore une fois on passe à côté de beaucoup de choses, idem pour l’ennemi principal du livre qui ne fait une entrée que très tardive dans le récit en comparaison de ses sbires. Il y aussi tout une sous-histoire, qui se passe bien avant le récit (qui explique tout en fait sur le pourquoi du comment) mais qui est très brouillonne dans son explication (par manque de temps encore une fois). Je pense que l’auteur aurait gagné à faire de cette série une saga en deux tomes : un centré sur le passé, l’origine de la cassette, l’implications des autres personnages etc, et un tome vraiment centré sur l’histoire présente avec Dorothy, son compagnon, les anciens personnages impliqués dans l’intrigue passée, etc. Beaucoup de personnages et ça se sent qu’ils bataillent tous pour avoir un peu de lumière. La fin est quelque peu bâclée, à mon sens, ça va très vite, on ne prend pas trop le temps d’apprécier le dénouement de l’intrigue et la fin de l’histoire. 

Homonculus est un livre moyen de part sa durée mais un très bon exemple d’immersion dans un univers vieux londres/steampunk. C’était une lecture très appréciable pour sa qualité descriptive mais tout au plus moyenne pour son intrigue. Dommage, car plein de potentiel et, encore une fois, l’ambiance je dis miam !

Ma note : 14/20

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