dimanche 5 avril 2020

Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle de Stuart Turton - Ou la murder party de votre vie

Genre : Policier 
Année de parution : 2019
Edition : Sonatine
Format : Grand format broché
Nombre de pages : 544 pages


Série complète 

De quoi ça parle ? 


Ce soir à 11 heures, Evelyn Hardcastle va être assassinée. Qui, dans cette luxueuse demeure anglaise, a intérêt à la tuer ? Aiden Bishop a quelques heures pour trouver l’identité de l’assassin et empêcher le meurtre. Tant qu’il n’est pas parvenu à ses fins, il est condamné à revivre sans cesse la même journée. Celle de la mort d’Evelyn Hardcastle.


La chronique 


Qu’on se le dise, le policier c’est pas tellement ma came. Je suis assez restée éloigné des œuvres de ce genre pendant mouuultes années. Pas vraiment par choix, ni par envie, je pense que je n’ai juste pas vraiment pris le temps de m’intéresser à ce qu’il se faisait. Comment ? Pourquoi ? Je n’en ai aucune foutue idée. Vous savez, il y a toujours des rendez-vous manqués dans la vie et peut-être que le genre policier en est un. Cependant, un rendez-vous manqué aujourd’hui peut-être reporté à une prochaine fois et après de longues hésitations à avoir tournée autour du pot, je me suis laissée tenter par le premier roman de Stuart Turton : Les Sept morts d'Evelyn Hardcastle. 

Je suis tombée dessus en bibliothèque, comme ça, et j’avoue l’avoir pris sous le coup de l’impulsion. J’en avais entendue parler via les coins lectures de Links Off (la chaîne secondaire de linksthesun) et, je crois aussi, via les cubes de Tiboudouboudou (superbe Youtubeuse si vous connaissez pas, foncez) avec des avis plutôt enthousiastes. En le prenant en main et en lisant la quatrième de couverture, je me suis laissée séduire par les références disséminées dans la description : Agatha Christie, Dowton Abbey, Un jour sans fin… Autant vous dire que ça a attisé ma curiosité. Est-ce que la curiosité a été récompensé ? Oui. 

Les Sept morts d’Evelyn Hardcastle a été une petite claque bienvenue dans mes lectures. C’est un roman policier qui n’a rien d’un roman policier, j’ai trouvé en ce livre beaucoup plus de similitude avec le fantastique que ce que j’aurais pensé aux premiers abords et dieu que c’était bon. J’avais la sensation de lire quelque chose de très frais tout en étant dans un univers dont je comprenais les codes, un petit dépaysement tout en étant à la maison.

L’histoire prend place au manoir de Blackheath House, détenue par la très respectable famille des Hardcastle. On navigue dans une ambiance très Hercule Poirot, une grande maison pleine de secret, des histoires de familles tordues, des vieux portraits poussiéreux, des ailes abandonnées figées dans le passé, un bal masqué, des invités gris, une vaste partie de cluedo dans un domaine qui ne s’arrête pas seulement à la maison mais à ses alentours avec son cimetière familiale, sa grande forêt, son lac, son puits, ses anciennes cabanes… Bref, on peut mettre 20/20 pour l’ambiance, déjà. Explorer les couloirs et allées de Blackheath en compagnie d’Aiden Bishop est un pur plaisir, enfin, en compagnie d’Aiden, disons plutôt en compagnie de ses hôtes. Car, si vous avez lu le résumé, vous devez vous doutez du principal ressort scénaristique de ce livre : notre héro est piégé dans une boucle temporelle. Chaque jour, Aiden revis le jour du meurtre d’Evelyn Hardcastle, pris dans le piège macabre d’un sombre jeu orchestré par un homme mystérieux déguisé en médecin de peste. Sauf que, Aiden ne vit pas le jour du meurtre a travers ses yeux, mais à travers ceux de plusieurs convives. Chaque jour, Aiden se retrouve dans la peau d’un autre, revivant la même journée mais sous un angle différent et c’est là que c’est brillant ! Aiden ne revêt pas seulement l’apparence de son hôte, il devient son hôte. Aiden emprunte donc le caractère, les volontés, les tares et les talents des différentes personnalités qu'il incarne au cours de l’aventure ce qui rend l’aventure très riche. L’intrigue est telle un gigantesque puzzle dont on découvre les pièces pour ensuite les mètres dans le bonne ordre. Chaque hôte permet un point de vu différent et renverse le caractère déjà établi d’Aiden. Tel un caméléon, notre héro prend l'apparence et finit par se fondre dans ses hôtes. Outre l’enquête qui est, en fait, une course contre la montre, Aiden livre un véritable combat psychologique pour survivre à ses nombreuses transformations. Il y a de l’enjeu, du suspense, de la tension et même de l’action ! Je me suis surprise plus d’une fois à m’exclamer en réalisant quelque chose ou en comprenant certains points de l’intrigue. On passe de main en main, de personnages en personnages, tous très riches, et c’est plaisant. On a vraiment l’impression de suivre un gigantesque jeu de rôle à cheval entre le loup garou et le cluedo. 

Le plus agréable c’est de voir comment change un personnage en fonction de l’hôte qu’on va suivre. Navigant entre plusieurs protagonistes, on explore ainsi les relations de chacun et ça donne une espèce d'arborescence très agréable. On découvre les personnages entièrement : un personnage très doux avec un hôte parce qu’ils sont amis, peut devenir la pire des races deux chapitres plus tard car l’hôte qu’on suit ne lui inspire pas la confiance et vice versa. J’ai trouvé ça juste fabuleux, on s’attache et on se détache des personnages, chaque hôte amène sa révélation et j’ai eu du mal à lâcher les aventures d’Aiden, trop curieuse de découvrir le fin mot de l’histoire ! 

Une fin, d’ailleurs, dont je ne spoilerait rien. On pourrait peut-être la trouver tirée par les cheveux, mais personnellement je l’ai bien aimée, même si j’ai trouvé certaines conclusions un peu hâtives sur la fin. 

Le seul bémol de ce livre serait peut-être sa trop grande galerie de personnage, il n’a pas été rare, au cours de ma lecture, que je revienne au glossaire des personnages pour me souvenir de qui était qui. 

Pourtant, ça n’entache en rien le plaisir que j’ai eu à lire ce livre et l'enthousiasme que j’ai désormais pour les personnages et les histoires narrées par Stuart Turton. J’attend avec impatience son prochain livre en espérant qu’il soit encore mieux !

Ma note : 18/20

3 commentaires:

  1. Oh j'ai eu peur que tu l'aimes pas vu comment tu commençais la chronique. J'ai découvert ce livre sur Insta et je l'ai directement mis dans ma WL. J'aurais été déçue s'il avait de trop mauvaises critiques. Mais finalement une fin tirée par les cheveux ça passe.

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    1. J'avoue qu'au début je m'attendais pas à être emballée (parce que policier, tout ça) et, en fait, bah pas du tout ! XD Si tu veux, le point fort du livre c'est vraiment le concept, comment tu le découvres, comment tu l’apprivoises toi, et le narrateur, au fil des pages. C'est vraiment, vraiment cool pour ce côté là, ça donne une narration que j'ai trouvé juste super plaisante. En soit, j'ai beaucoup aimé ma lecture, ça m'a donné envie d'en lire plus. Il y a juste la fin, en effet, qu'on peut trouver un peu complexe pour rien mais perso j'ai bien aimée et ça n'a pas "gâché" le livre comme j'ai pu le lire sur d'autres chroniques. Nan franchement, tu peux y aller les yeux fermés, c'est un bon bouquin !
      J'espère qu'il te plaira autant qu'à moi <3

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    2. Ah oui j'avais retrouvé cet avis sur Instagram : c'est surtout comment toi tu découvres l'histoire. Je suis sûre que oui. Il me semble super ! L'époque aussi me tentait bien, ça a l'air cool !

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