dimanche 5 avril 2020

Rainbow days de Minami Mizuno - Ou les quatre fantastiques shojo édition

Genre : Tranche de vie/ Amitié / Romance / School Life (bref c'est un Shojo)
Année de parution : 2016
Edition : Kazé
Format : Manga
Nombre de pages : environ 200 par tomes


Saga en 15 tomes (complète)


De quoi ça parle ? 


Suivez le quotidien haut en couleur de quatre lycéens unis par une franche amitié et leurs histoires avec les filles !

- Natsuki, le doux rêveur au romantisme assumé.
- Tomoya, le playboy de ses dames adepte de la drague compulsive.
- Keiichi, un véritable sadique caché derrière son éternel sourire.
- Tsuyoshi, l'otaku timide et légèrement gaffeur aimant vivre à son rythme.

Malgré leurs différences, ils n'ont qu'un but : s'amuser et profiter à fond de leur jeunesse ! Un concentré d’amour et d’humour !


La Chronique (de la série dans son entièreté)


Rainbow Days, c’est typiquement une série que je n’aurais pas lue si je n’avais pas été en bibliothèque. Faut comprendre qu’à presque 9€ le tome, dépenser près de 135€ pour une série feel good n’est pas vraiment dans mes moyens. C’est un peu ce que je reprocherai à l’industrie du manga : c’est chère, très chère pour peu qu’on veuille suivre une série de bout en bout, mais ce n’est pas le sujet. 

Rainbow Days, donc, c’est une petite série en 15 tomes qui ne casse pas trois pattes à un canard (objectivement) mais pour laquelle j’ai une affection toute particulière. Je pense que l’appréciation de cette série vient du fait que je l’ai découverte dans une période de ma vie où j’étais émotionnellement fragile et instable. Ça n’allait pas fort fort et à sa modeste échelle, Rainbow Days m’a changé les idées et fait du bien. 

Plus qu’une romance, j’ai envie de dire que c’est un manga sur l’amitié. Ce qui compte dans l’histoire, c’est vraiment le lien entre Natsuki, Tomoya, Keiichi et Tsuyoshi. On va suivre l’évolution de leur amitié, leur rapport à l’amour (bien entendu) mais surtout leur questionnement face à l’avenir parce que, c’est un gros morceau de l’histoire : on parle d'adolescents pendant les années lycée, d’adolescents qui vont comprendre que les années lycée ne sont pas éternelles. Et c’est à la fois un très bon point (si ce n’est le meilleur) mais aussi un défaut… Parce que, bah, cette question arrive beaucoup trop tard.

Je m’explique : j’ai ressenti les premiers tomes du manga comme assez épisodiques et, très franchement, l’amitié entre les quatre garçons comme une écriture très inégale. Il ne se passe, pour ainsi dire, pas grands choses. Une bonne partie des tomes est vraiment axés sur les relations garçons/filles du groupe, chacun trouve (à peu près) son crush avant que l’histoire n’évolue vraiment... Et c’est dommage ! Dommage parce que certains tomes laissent vraiment une impression de vide presque frustrante quand on ne les enchaînent pas tous à la suite. C’est ce qui est dommage, Rainbow Days comble un peu ses lacunes quand on le lit d’une traite, mais fragmenté par tomes, ça devient très vite agaçant de fermer un tome et de se dire “il s’est rien passé”. Il faut vraiment attendre la dernière année lycée des garçons pour avoir un avancement en ce sens. C’est vraiment à partir de cette dernière année que les choses évoluent, qu’on ressent vraiment l’importance qu’ont nos héros les uns pour les autres et, encore une fois, c’est dommage d’avoir attendu aussi longtemps pour mettre la force de leur amitié en avant et au centre du récit. 

Un autre point (parce que c’est quand même quelque chose qui prend la majeure partie du récit) les romances : Alooooors, Rainbow Days a l’avantage et le désavantage de nous offrir plusieurs romances (une par garçon) très diverses. L’avantage, c’est qu’on suit des histoires variées et qu’on aborde pas mal de thème (la résistance d’un couple à la distance, aux évolutions différentes, l’acceptation d’un amour à sens unique, la découverte de la première relation amoureuse, les relations avec une personne plus âgée etc) et c’est pas mal. J’ai, d’ailleurs, énormément appréciée le fait qu’on place un personnage féminin dont il est assumé qu’elle a aimé une autre fille (genre vraiment chapeau, bon, elle finit pas avec, hein, mais c’était juste trop agréable d’aborder les sentiments amoureux entre filles, l’amitié qui vire à l’amour tellement l’autre compte et sauve). Chacun trouvera son ship favori à soutenir mais, en même temps, c’est aussi le grand défaut de cet aspect du manga. Parce que certains couples sont moins bien mis en avant que d’autres. Chacun à son petit moment de gloire, là n’est pas le souci, mais je regrette de voir que c’est majoritairement la romance un peu clichée et basique de Natsuki qui est mise en premier plan alors que je pense que celle de Tsuyoshi ou de Tomoya auraient méritées d’être un peu plus approfondies et exploitées. Je vais parler un peu, aussi, de celle de Keiichi parce que… Diantre, je suis autant frustrée que dérangée. C’est celle qui avait le plus de potentiel, selon moi, mais qui a été la plus bâclée. Suivez-moi : Keiichi est le personnage le plus… Comment dire… Délicat à traiter. Je trouve sa base intéressante et sa vision du monde plutôt sympa à découvrir (même si la vision du SM, bon, c’est plutôt cliché et assez maladroit parfois mais c’est pas 50 nuances de grey non plus) mais… Sa romance putain. Il passe pour le gars qui n’en a rien foutre, du coup la légitimité de cette romance m’échappe un peu. On le sent peu voir pas du tout investi dans son histoire et le peu d’évolution qu’il y a dans les derniers tomes à ce sujet ne sont pas suffisant. Il y avait tellement de potentiel, tellement de moyen de bousculer le groupe, d’impacter autrement plus fortement les autres personnages… Bref un grand dommage pour moi, le coche à clairement été raté. 

Rainbow Days n’est pas “exceptionnel”. C’est loin d’être le shojo de l’année maiiiiis c’est un petit plaisir coupable. Malgré ce que je peux lui reprocher, j’ai pas mal d’affection pour cette série sympathique qui m’a beaucoup aérer l’esprit. Si je n’avais pas été dans une période aussi délicate, j’aurais sûrement noté plus sévèrement le manga, mais bon, l’objectivité quand tu nous tiens.

Ma note : 16/20

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