The Mortal Instruments, tome 1 :La Cité des ténèbres de Cassandra Clare - Ou X Files savait tout

Genre : Urban Fantasy
Année de parution : 2008
Edition : Editions Pocket (Jeunesse)
Format : Roman grand format
Nombre de pages : 570 pages


Série en six tomes (Complète)

De quoi ça parle ?

Clary n'en croit pas ses yeux. Elle vient de voir le plus beau garçon de la soirée commettre un meurtre. Et détail terrifiant: le corps de la victime a disparu d'un seul coup! Mais le pire reste à venir...

Sa mère a été kidnappée par d'étranges créatures et l'appartement complètement dévasté. Sans le savoir, Clary a pénétré dans une guerre invisible entre d'antiques forces démoniaques et la société secrète des chasseurs d'ombres... Une guerre dans laquelle elle a un rôle fatal à jouer.

La chronique

The Mortal instruments, c'est un peu cet incontournable de l'adolescence comme l'on pu être Twilight en son temps ou Tara Duncan, par exemple. The Mortal instruments, c'est aussi un film (que je n'ai pas vu et que je n'ai pas envie de voir) mais surtout une série (que j'ai vu et que j'ai beaucoup aimé). Je fais partie de cette nouvelle vague de lecteur de la saga, qui ont découvert l'univers par hasard, sur Netflix, et se sont dit "allez, allons voir ce que ça donne en bouquin". Je dois vous avouer que si j'étais très enthousiaste au départ, je me suis rapidement mise à appréhender la lecture de ce premier tome. Pas mal de chroniques et de commentaires ne rendaient pas hommage au livre, un récit trop ado, des personnages mal foutus, un univers bancal, etc. J'ai tout de même voulu aller au bout de l'expérience histoire de me faire mon propre avis et... Bah, c'était plutôt sympa, en vrai.

Alors, qu'on se le dise, The Mortal instruments est loin d'être un chef d'œuvre. Le récit a, en effet, beaucoup de petits défauts qui font lever les yeux au ciel, notamment dans les premiers chapitres. Ça transpire la vague Tokyo Hotel/Gotique de tes quatorze piges, et je pense que c'est voulu. Le livre a été écrit vers 2007 aux états-unis et s'adresse clairement à un public jeune. Le Pandémonium, les couleurs de cheveux surréalistes, les looks de certains personnages (coucou les menottes de Jace pour sa seconde apparition), etc. Oui, c'est kitch, ça fait même un peu fanfiction par moment, mais, bah, c'est un ressentit qu'est vraiment présent au début du livre, pas ensuite. En fait, j'ai un peu eu la sensation que Cassandra Clare avait le cul entre deux chaises au début de son récit. Les références ados étaient peu subtiles, pas vraiment naturelles, et le fait qu'elle s'en détache assez rapidement pour rentrer dans une narration plus classique me fait penser que cette envie de "parler le langage des ados des années 2000" était plus une contrainte très maladroite qu'une réelle volonté artistique. Alors, oui, évidemment, ça ne règle pas tout. On n'échappe à quelques clichés un peu lourdingues, je pense à l'Hôtel Dumort qui embrasse totalement dans son style les clichés draculaesques de Jean-Edward, quinze ans, créature de la nuit sur son skyblog maiiis, bah c'est tout, puis surtout pas grands-choses à côté de l'histoire qui nous est conté.

Parce que, en définitive, j'ai plutôt apprécié ma lecture de La Cité des ténèbres. Ce n'est pas parfait, y a pas mal de facilités scénaristiques qui apparaissent ici et là, mais, bah, on s'en fiche un peu en vrai. Je pense qu'il faut vraiment prendre ce livre avec second degré, un récit qui nous livre, à sa modeste échelle, son histoire, son univers et ses personnages. Parce qu'il serait malhonnête de ne pas reconnaître les bonnes idées de Cassandra Clare. L'histoire en elle-même est, par exemple, plutôt fun et prenante. Un juste équilibre entre action et moment de pause est présent, ce qui rend le tout très bien rythmé et ça, c'est bien. Beaucoup de choses se passent dans les dialogues (caractérisation des personnages, évolution de l'action, des intrigues, des relations) et si on note certaines maladresses, bah globalement, c'est plutôt réussit. J'aime beaucoup la façon dont les personnages interagissent entre eux, c'est vivant, un véritable échange de ping-pong et, du coup, je me suis surprise à sourire plusieurs fois aux chamailleries et à la répartie de nos héros. En terme de personnage, on est sur un casting majoritairement ados, mais j'y trouve de bonnes surprises. Je pense notamment au personnage de Hodge, mais aussi aux membres du Cercle, dont on découvre les origines petit à petit au cours du récit. Résumé ce premier tome de The Mortal Instruments à un trip ado simpliste serait injuste, parce que même si c'est en sous-texte, le récit amorce des thèmes intéressants que j'ai hâte de voir développés plus tard. Toute la guerre qui oppose le monde obscure à celui des chasseurs d'ombres est intéressante et fait discuter la morale de plusieurs personnages, idem, les plus intéressants sont nos personnages adultes qui ont tous fait des choix plus que discutables, mais tous dans la volonté d'aspirer à un idéal. Bref, ce n'est pas de la grande littérature, mais c'est plus intelligent que ce qu'on pourrait croire aux premiers abords.

Mais bon, le point qui m'a fait le plus apprécié ma lecture : c'est la redécouverte de l'histoire et du monde. Si le livre et la série suivent les mêmes grandes lignes, il y a énormément de changement que ce soit dans les intrigues secondaires, la présence des personnages, le déroulement de certaines scènes, etc. Par exemple, la série laisse une grande place au personnage de Magnus Bane, et ce, dès le début, quand le livre ne nous le met en scène qu'une fois (avec quelques mentions hors champ). Sa relation avec Clary et Alec est très peu présente quand, dans la série, elle est essentielle. Idem pour le personnage de Simon qui n'a pas son évolution majeure dans ce premier tome. On note aussi quelques changements comme le métier de Luke, la rencontre avec Raphaël, etc. Bref, c'est le même univers, les mêmes personnages, mais... En différent. Le meilleur exemple que je puisse trouver, c'est Hodge. Très secondaire dans la série, il a une place majeure dans ce premier livre et, je trouve, son traitement beaucoup plus juste et intéressant. Le premier livre nous donne aussi certains indices pour le futur de l'histoire qui ne sont pas du tout présent dans la série. Le fonctionnement des "Charmes" est beaucoup plus explicite dans les livres, certains points de l'univers sont mieux expliqués. Bref, la lecture de ce premier tome a été l'occasion d'appréhender cet univers et cette histoire sous un tout nouvel angle (un peu à la mesure d'un puzzle qu'on recommence ou d'un jeu aux différentes routes qui nous permet d'apprécier une histoire selon plusieurs points de vu). Petite mention bof pour le personnage d'Isabelle que je trouve assez peu mis en valeur, il faut vraiment attendre la fin du premier tome pour avoir un échange positif avec elle, et la soudaine accélération de la relation Clary/Jace qui m'a un peu surprise genre "MAIS QUE QUE ?".

En résumé, oui, The Mortal instruments est loin d'être un livre parfait, incroyable, une révolution du genre... Non. Juste non. C'est cliché sur pas mal de point, très ancré ado mais... Bah il y a de très bonnes choses et j'ai sincèrement aimé suivre Clary et ses aventures. J'ai hâte d'en découvrir la suite et attend avec grande impatience de voir le récit gagné en maturité avec le temps. 

Ma note : 15/20