lundi 27 juillet 2020

Six of Crows, tome 1 de Leigh Bardugo - Ou Peaky Blinders et Crôa Crôa

Genre : Fantasy / Young Adult
Année de parution : 2016
Edition : Editions Milan
Format : Grand format
Nombre de pages : 559 pages




Série en deux tomes (complète) 

De quoi ça parle ? 


Ketterdam : une ville grouillante de malfrats où tout s’achète si on y met le prix. Ce principe, personne ne l’a fait autant sien que Kaz Bekker, dit « les Mains Sales ». Quand le voleur se voit offrir une mission impossible mais qui le rendra riche, il réunit son équipe : un soldat assoiffé de vengeance, un tireur d’élite accro au jeu, un jeune fugueur des beaux quartiers, une espionne défiant les lois de la gravité, et une Grisha aux puissants pouvoirs magiques. Six dangereux hors-la-loi seuls capables de sauver le monde – s’ils ne s'entre-tuent pas avant...

La chronique 


Six of Crows, c'est d'abord une couverture qui m'en a mis plein les mirettes. Puis, ça a été des fanmade sur Youtube. J'ai découvert la série via ses fans et ses amoureux, non pas par le Grishaverse ou la plume de son autrice. Parce que oui, Leigh Bardugo est une écrivaine particulièrement active puisqu'on doit Six of Crows à une autre série se passant dans le même univers : Grisha. Je ne connais pas du tout le monde de Grisha, Six of Crows ça a été, pour moi, le grand saut dans cet univers et j'avoue que ça m'effrayait un peu au départ. J'avais peur de ne pas tout comprendre, d'être perdue au milieu d'un univers déjà vaste et riche de son histoire. Heureusement, point de panique, Six of Crows est une duologie qui peut se lire et s'apprécier sans être un fan hardcore du Grishaverse. Ici, on va s'intéresser à l'île de Kerch et, plus précisément, à sa capitale : Ketterdam. 

On ne va pas tourner autour du pot, j'ai adoré. Six of Crows n'est ni plus ni moins qu'un coup de cœur. On suit les aventures de Kaz et sa bande, des adolescents écorchés par la vie, tous à leurs manières, luttant dans la ville de Ketterdam sous l'étendard de Dregs, une des nombreuses bandes sévissant en ville. Vous l'aurez compris, nos héros sont des malfrats, des brigands, des fauteurs de troubles, bref le genre d'ado que vos parents ne veulent pas voir dans vos fréquentations. On est dans une ambiance un peu bad boys, un peu Peaky Blinders, mais plutôt bien dosé. On ne part pas dans les clichés des "agrougrou c'est des méchants mais en fait ils sont gentils" ou dans le mélodrame dark à outrance parce que "oulalala c'est des gosses difficiles". Non, non, on n'est pas du tout dans ce genre de registre, bien au contraire. Nos héros ne sont pas des enfants de cœurs, ils ont tous de nombreuses casseroles qu'ils se traînent tout au long du livre et toutes ne sont pas excusables. Cependant, et malgré leurs défauts, c'est une bande tout autant solidaire que chaotique, lié par l'injustice d'être tombé au fond du trou parce qu'on a été là au mauvais endroit, au mauvais moment. Ketterdam est une ville néfaste, vicieuse, et on se rend très vite compte que pour y vivre il faut soit être prédateur, soit être une proie qui accepte d'être chassée. Une vie difficile, spécialement pour des gosses. C'est aussi ça la force du groupe, nos héros pris séparément ne sont pas une grosse menace, rien d'impossible à contrer, mais ensemble, ils deviennent dangereux, tout aussi imprévisibles que la plus imprévisible des tempêtes. 

L'histoire de ce premier tome se concentre sur une mission impossible (suicide, un peu). Pour visualiser, dites-vous qu'on leur demande d'infiltrer Azkaban pour libérer Pablo Escobar... Un riche programme avec, à la clé, la promesse d'une grosse somme d'argent, et donc de la liberté. Parce que nos héros n'ont pas embrassé cette vie de malfrat de bon cœur, tous on un peu mit les pieds dans les bas fonds de Ketterdam par obligation et tous ont pour objectif d'en sortir. Entre vengeances, revanches et rêves de liberté, tous ont leurs propres objectifs à atteindre et démons à occire. 

Bien que prenant place dans l'univers de Grisha, on nous pose rapidement le décor de façon plutôt efficace. On comprend très vite la situation de Kerch et des pays entourant l'île. Le contexte géopolitique peut, un peu, déstabiliser sur les premières pages mais, pas de panique, on prend rapidement ses marques. Le style du livre est fluide, ça se lit bien et c'est assez prenant. On a assez peu de temps mort dans ce premier tome, on enchaîne de la libération d'un compagnon, à un piège tendu sur un port, suivit d'une course folle... Bref, nos personnages respirent assez peu et on se demande parfois comment ils font. Ceci dit, action va de pair avec développement puisqu'on en apprend beaucoup sur chacun de nos héros et sur l'évolution de leurs relations. C'est plutôt intelligemment fait, on découvre l'histoire des protagonistes petit à petit, via des légers flashbacks ou quelques dialogues. D'ailleurs, les dialogues sont des petites pépites, y a un vrai dynamisme dans le groupe, c'est rythmé, parfois très drôle... Oui, parce qu'on reste quand même dans du young adult/jeunesse et si action et drame il y a, y a aussi beaucoup d'humour. C'est loin d'être un défaut, parce que le côté "léger" que peut avoir le récit permet un attachement supplémentaire pour les personnages. Je me suis, personnellement, très vite intégrée à la bande de Kaz et très rapidement attaché à chacun de ces six héros hauts en couleurs. 

Chaque membre des Six of Crows à ses plus et ses moins et apporte quelque chose de particulier au groupe, tant et si bien qu'on finit par ne plus être capable d'imaginer l'histoire sans l'un d'entre eux. On a des portraits très divers et une bonne tranche de diversité, chacun de nos héros venant d'un point différent du globe. On croise ainsi Kaz, la tête pensante, mister grognon pour les intimes. Inej, la voleuse et l'espionne, agile, gracile, discrète mais d'une grande bonté envers son groupe. Nina, la grisha, bonne vivante aux formes rondes, tête brûlée et grande gueule. Jesper, le tireur, l'acro aux jeux, le rigolo au sens de l'humour qui fait toujours mouche. Wylan, le fils fugueur, la bonne patte, maître en explosion et en truc qui font boum. Et, Mathias, le soldat, carré, aux valeurs solides et à la taille ridiculement grande. Sincèrement, on s'attache à chacun d'entre eux, on saigne pour eux, on pleure pour eux, on rit pour eux. Le point fort du livre c'est vraiment cette bande de joyeux lurons et les liens qu'ils tissent entre eux au cours de l'aventure. Plus qu'un récit d'aventures, je vois Six of Crows comme une histoire à l'échelle humaine où les personnages prennent plus d'importance que le contexte dans lequel ils évoluent. Je ne peux, sincèrement, que vous conseiller de tenter votre chance. Tout le monde n'y trouvera pas son compte, mais personnellement ça a été une si belle découverte que je ne peux que vous encourager à franchir le pas (puis il y a une communauté de fans plutôt énorme, sur Youtube, on retrouve beaucoup de contenu pour poursuivre l'aventure et ça fait du bien). 

Ma note : 18/20

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