mercredi 26 mai 2021

Alex Stern, tome 1 : La Neuvième Maison de Leigh Bardugo - Ou Bienvenue à Yale !

 

Genre : Dark Academia/Adulte
Année de parution : 2020
Edition : Editions De Saxus
Format : Grand Format Broché
Nombre de pages :  525 pages

Série en cours (à l'heure de la chronique 1 tome)


De quoi ça parle ?


Alex " Galaxy " Stern a vécu une adolescence chaotique. Élevée à Los Angeles par une mère hippie, elle a abandonné l'école très jeune pour se retrouver dans un monde sombre, violent et sans avenir.

À 20 ans, elle est la seule survivante d'un horrible massacre inexpliqué, et c'est sur son lit d'hôpital qu'elle se voit offrir une seconde chance : rejoindre la prestigieuse université Yale en intégrant la maison Léthé. Cette entité, appelée La Neuvième Maison, surveille les huit sociétés secrètes de Yale ; ces dernières forment les futurs décideurs ainsi que les personnes influentes et pratiquent la magie sous différentes formes, bien souvent sinistres et dangereuses.

Alex a été choisie, car elle possède un pouvoir rare et mystérieux : elle peut voir les fantômes. Alors que son mentor a disparu, elle va devoir enquêter sur le meurtre d'une jeune fille. Ce qu'elle va découvrir va bien au-delà de l'horreur...

La chronique 


Dans une volonté de découvrir et de lire toujours plus de Leigh Bardugo (c'est qu'on devient quand même vachement fan aux fils des lectures) je me suis lancée dans sa toute nouvelle publication : La neuvième maison. Une œuvre un peu en dehors de ce qu'on peut avoir l'habitude de lire avec l'autrice puisqu'il s'agit de sa première tentative dans de l'adulte. Ici donc, point de Grisha, de groupes hétéroclites mais soudés ou de prince maudit fichtrement beau, mais une plongée dans les mystères de l'université de Yale sous fond d'enquête paranormale et de magie noire.

L'histoire nous plonge dans le quotidien d'Alex, une héroïne qui tranche pas mal avec ce qu'on a pu connaître jusque-là dans l'univers de Leigh Bardugo. Alex une jeune femme au background destructeur et aux séquelles lourdes, Kaz, à côté, c'est un peu du pipi de chat, puisque l'histoire ne prend aucun gant pour nous parler d'horreur et de traumas. Alex à vécu le pire, vis dans une réalité et un monde bien plus sombre que le nôtre et on ne se gêne pas pour nous le rappeler. En vérité, j'ai eu beaucoup de peine à retrouver ce qui "faisait" Leigh Bardugo dans ses précédentes publications. Outre la plongée dans un univers plus "fantastique" que fantaisiste, il y a une évolution de style, une maturité nouvelle dans la plume que j'ai trouvé personnellement bluffante. En ce qui me concerne, le pari de la neuvième maison a été remporté haut la main.

Alors oui, c'est un peu déstabilisant au début. Engrangement, l'univers de la neuvième maison est beaucoup plus danse qu'a pu être celui de Grisha. Ici, on nous abreuve dès les premières pages de dizaines de noms de rues, de lieux, d'institutions, de personnes, faisant de l'université de Yale un espèce de petit de royaume, de petit pays à part, avec son peuple et ses coutumes. Cette plongée dans l'univers de la neuvième maison est donc assez complexe, je me suis retrouvée perdue plus d'une fois, il m'a fallu un certain temps pour réellement m'immerger dans ce monde si particulier, d'en comprendre les tenants et aboutissants. C'est peut-être l'aspect le plus maladroit du bouquin, mais il contribue paradoxalement à son plus grand point fort : l'ambiance. Même sans vraiment tout comprendre, sans tout visualiser parfaitement, je me suis retrouvée presque immédiatement happée par l'atmosphère de Yale, ce mélange d'ancien et de nouveau, d'étrange et de beau. Il y a dans la façon de décrire les lieux une envie de sublimer, de rendre vivante la ville de New Heaven, comme-ci elle était un personnage à part entière d'une certaine façon. C'est aussi ça qui m'a poussé à ne pas relâcher mon rythme de lecture et, donc, à profiter réellement de cette nouvelle histoire.

La neuvième maison ne se dévoile pas rapidement, il faut, comme qui dirait, un certain temps pour apprivoiser toutes ces nouvelles règles, tous ces personnages. Certains sont plus marquants que d'autres, d'ailleurs. Si j'ai bien identifié les personnages principaux, j'ai eu en revanche un peu de mal à aborder la totalité du casting. Les noms sont nombreux, peut-être trop nombreux quand on démarre dans un univers comme celui d'Alex Stern. La temporalité aussi cherche à nous perdre. Le roman alterne entre présent et passé (et cela à différentes échelles). Certains chapitres se centrent sur Alex maintenant, face à son enquête, la disparition de Darlington et d'autres se centre sur le passé, les premiers pas d'Alex à Yale, sa découverte du Léthé, parfois même des anecdotes beaucoup plus lointaines. A l'image de l'enquête qui nous suit en toile de fond tout au le long de l'histoire, le récit se dévoile au compte goutte. On ne nous distribue des clés de compréhensions qu'en de certaines occasions. Mais tout finit plus ou moins par faire sens à la toute fin.

Leigh Bardugo gère tout aussi bien ici que dans son Grishaverse les rebondissements. Je me suis fait surprendre plus d'une fois (notamment à la fin) de la résolution de l'enquête. Il reste cependant plus d'une zone d'ombre à la fin, ce qui laisse présager un second tome. Ça a été une vraie petite surprise, puisque j'avais abordé la neuvième maison comme un one shot et non comme une nouvelle saga. Cependant, je suis plutôt curieuse de savoir la suite, le prochain tome semblant se centrer autour du personnage de Darlington et de sa relation avec Alex.

On pourrait aussi parler des personnages rapidement, petit coup de cœur sur celui de Dawes et sur celui du Marié. On a une galerie de personnage assez diversifiée, mais tous assez bien intégrés à leur environnement. On pourrait reprocher peut-être le trop grand nombre de noms débité à la minute par le livre, autour de l'enquête vont graviter des dizaines de personnages, sans compter ceux d'intrigues secondaires, je pense notamment aux colocataires d'Alex que j'aurais aimé voir un peu plus ou même à la mère de cette dernière. Cependant, nos personnages principaux et bien identifiés ont le mérite d'être tous assez gris, en nuance. Plus d'une fois on se demande dans quel camp ils évoluent, ce qui donne une espèce de méfiance, voir de paranoïa, à chacune de leur apparition. Plus on avance, plus on plonge dans la presque folie d'Alex, quand elle ne sait plus à qui se fier, nous aussi, quand elle doute, surinterprète, nous également, tant et si bien qu'à la fin, chaque visage est celui d'un ennemi potentiel. Mais tout finit par faire sens, encore une fois. La révélation finale est, à ce titre, très efficace, presque trop simple comparé à tout ce que l'histoire nous pousse à imaginer, mais efficace quand même.

J'ai beaucoup aimé ce premier jet dans l'univers adulte. Leigh Bardugo a réussi à m'embarquer une nouvelle fois dans ses histoires ce qui me conforte dans le fait que cette autrice est très certainement mon autrice préférée. Alors oui, la neuvième maison n'est pas sans défaut, c'est un livre un peu bordélique sur certains points en plus d'être assez déstabilisant dans sa façon de nous perdre, de nous pousser à envisager des dizaines de scénarios possibles à tel point qu'on ne sait plus quoi penser avant la toute fin. On pourrait peut-être lui reprocher son nombre de pages et un lancement d'intrigue peut-être trop lent, ceci dit la lecture de ce livre ne m'a pas été laborieuse bien au contraire. Je me suis perdue, mais sans frustration et j'y vois donc le signe d'un bouquin qui fait son taff. J'ai pour ma part donc, très hâte de découvrir la suite ! 

Ma note : 18/20










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