mercredi 17 juin 2020

Shikanoko, tome 4 : L'héritier de l'arc-en-ciel de Lian Hearn - Ou la première saga complète du blog, ça se fête !

Genre : Fantastique/Médiévale japonais/ Aventure
Année de parution : 2017
Edition : Gallimard (Jeunesse)
Format : Grand Format Broché
Nombre de pages : 320 pages

Série en quatre tome (Complète)

De quoi ça parle ?


Le véritable empereur s'est retiré du monde et le seigneur du clan adverse est mourant. Alors que l'ombre de la mort menace l'Empire des Huit-Iles, Shikanoko, qui s'est retiré au confins du pays, doit revenir livrer un dernier combat pour la justice.

La chronique 


Et voilà, la fin d'une saga. Toujours une petite fierté et un petit sentiment d'accomplissement de terminer une oeuvre, de l'avoir lu dans sa globalité. Ça décharge aussi pas mal, on peut enfin tourner la page, passer à autre chose et surtout avoir un regard plus complet sur ce qu'on a lu. Shikanoko n'a pas été une lecture de tout repos, je pense que ça s'est senti dans mes chroniques, mais ça n'a pas du tout été le coup de cœur escompté et une partie de la lecture de la série s'est un peu faite dans la douleur. Mais aujourd'hui, j'ai fini le quatrième et dernier tome de cette saga, une grande première sur le blog ! On va donc pouvoir en parler, mais surtout, faire un point plus global sur la série de Lian Hearn.

Alors, ce quatrième tome, c'est l'acte final. Après deux premiers tomes un peu bof qu'on peut comparer à une grosse introduction à l'histoire, l'univers et la genèse de nombreux personnages et un troisième opus bien meilleur faisant office de transition entre la première et seconde partie de nos intrigues, on arrive ici au cœur de notre histoire. Shikanoko sort de sa retraite après un long (très long) deuil d'Akihime, nos personnages ont tous bien grandit et le monde a beaucoup changé. Les fils de Shikanoko sont désormais adultes, certains ont gagnés en puissance, d'autres jouent des rôles de premiers plans. Aritomo est rongé par la maladie et l'obsession d'une vie éternelle, le pays est au bord de la famine et Masachika intrigue toujours mue par une ambition dévorante. De son côté, Yoshi tente de fuir sa véritable destinée et Take la vie qu'on lui a imposée. Alors, que dire de cette conclusion ? Bah c'est pas mal. Pas ouf non plus, mais pas mal.

Sincèrement, je m'attendais pas à mieux, ni à pire. Je ressors plutôt satisfaite de la fin de cette série. Chaque personnage à le droit à sa conclusion et si on peut trouver certaines facilités à l'histoire, bah... En vrai, ça fait son travail. Une grosse partie de l'intrigue va se jouer sur la réunion de nos différents protagonistes pour la "bataille" finale. On va suivre Mu et Kiku d'un côté, Take, Yoshi et Hina de l'autre, ainsi que le groupe de Shikanoko. En parallèle, on va aussi suivre Aritomo, Masachika et Tama. Shikanoko est plutôt secondaire dans ce tome d'ailleurs, on va vraiment s'intéresser à ses enfants et les quelques personnes qui gravitent autour de lui, notamment Hina et Yoshi. Une bonne partie du tome est une espèce de vaste jeu de piste où nos personnages se croisent pour se réunir à la toute fin. Ici, pas de grandes batailles épiques, mais plus un chassé croisé avec une confrontation plutôt... Légère dans les derniers chapitres.

Je retrouve plutôt avec plaisir nos personnages du tome 3. Hina, Take, Yoshi, je suis contente qu'on creuse un peu plus nos personnages devenus aujourd'hui adultes. Ce tome 4 c'est aussi l'occasion de faire la liaison officielle entre Shikanoko et le clan des Otori, j'ai d'ailleurs trouvé plutôt agréable les petits clins d’oeil faits par Tadashii, le Tengu qui va gérer la formation de Mu, puis celle de Take. Ce tome 4 n'est pas vraiment riche en action, on met vraiment du temps à rentrer dans le dernier arc, mais toute cette première partie un peu d'exposition permet aussi de traiter certains thèmes que je trouve intéressant. L'ambition de Masachika, notamment, qui lui monte à la tête, le pousse à la gourmandise, le rendant incapable de se satisfaire de ce qu'il a déjà. On a aussi, toute la problématique de Yoshi et de son rôle d'empereur... Et c'est un peu une déception. Yoshimori, où Yoshi pour les intimes, ne veut pas devenir empereur. Ce rôle qu'on lui a donné à la naissance ne le ravit pas, en grandissant auprès des saltimbanques, en adhérant à leur culte, il s'est épanouie dans une philosophie de vie simple et saine qu'il ne veut pas abandonner et c'est quelque chose qui est d'autant plus mis en avant qu'il s'est marié à Kai, son amie d'enfance, en plus d'attendre son enfant. Il a tout ce dont il a besoin pour être heureux et ce devoir qu'on lui impose (pas seulement Shikanoko et Hina, mais Take, le destin, le monde en général) menace de le priver de tout ça. J'aimais beaucoup la dualité entre son devoir et ses envies profondes et... Et bah je trouve qu'on laisse un peu tombé ça, notamment sur la conclusion et c'est dommage. De façon générale, je trouve que si chaque personnage à son ending, elles ne vont pas toujours au fond des choses, le cas la plus problématique étant celui de Yoshimori.  

Outre ça, la conclusion de toute cette rébellion pour remettre Yoshimori sur le trône se finit de façon plutôt expéditive. On nous explique qu'une bataille s'est déroulé en off, détruisant les armées de l'empereur en place, et on fait avec. Je trouve plutôt dommage après tant de pages et près de quatre tomes que tout se règle aussi facilement. Je ne sais pas, j'aurai aimé un peu plus d'action, qu'on sente une réelle implication des personnages et surtout un réel intérêt à toutes les intrigues menées en parallèle de la recherche de Yoshi. L'armée de Kiku, par exemple, dont on nous parle beaucoup, et au final présente sur quelques lignes, bref on perd lourdement en impact et en résulte donc une impression de "tout ça pour ça" légèrement dommageable. On parlait de la conclusion de Yoshimori, mais celle de Kiku est également plutôt décevante. Objectivement, je ne peux pas dire que ce soit de mauvaise conclusion, chacun paye correctement ses erreurs passées, chaque personnage s'accomplit, en quelque sorte mais... Peut-être aurait-il fallu mettre plus l'accent sur certains personnages, sur certaines intrigues, le livre aurait sans doute gagné à avoir une cinquantaine de pages supplémentaires pour mieux amener les conclusions de certains personnages, etc. 

Ce quatrième tome et la fin qu'il amène ne sont pas mauvais en soi Cependant, c'est léger, peut-être beaucoup trop au vu des enjeux. Si le tout est logique, ça manque d'impact, d'un réel sentiment d'accomplissement, de fin. C'est un peu le reproche que je peux faire à la série en général : le tout manque d'impact. Tantôt léger, tantôt trop dramatique, je trouve que le tout est assez mal dosé. On zappe des éléments qui auraient dû être approfondis et on passe trop de temps sur des détails, c'est dommage. Shikanoko aura été, pour moi, une lecture plutôt moyenne et assez inégale dans son appréciation. Je trouve, encore une fois, dommage de subir deux tomes assez fastidieux pour arriver à une conclusion moyenne, bien que logique. Encore une fois, manque d'impact, manque d'implication, je suis restée très en dehors des enjeux du récit. J'ai pourtant aimé certaines choses dans ce récit, mais on va peu au bout des choses. La relation Kiku/Chika, par exemple, dont on ne sait pas si elle amoureuse, si c'est juste du sexe, etc. On ne manque pas mal d'occasions et c'est dommage. J'attendais sûrement beaucoup trop, parce que Lian Hearn, d'incroyables souvenirs du clan des Otori. Je suis, du coup, plutôt curieuse de relire le clan des Otori pour voir si c'est moi qui enjolivait la qualité du titre ou si c'est tout simplement Shikanoko qui est en dessous.

Ma note : 14/20

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