lundi 29 juin 2020

The Luxe, tome 3 : Tricheuses de Anna Godbersen - Ou le revers de la médaille (et du drama huhuhu)

Genre : Romance / Young Adulte
Année de parution : 2010
Edition : Albin Michel
Format : Grand Format Broché
Nombre de pages : 432 pages



Série en quatre tome (Complète)

De quoi ça parle ? 


Bien qu’Elizabeth Holland ait fait son retour à New York, c’est toujours sa soeur Diana qui illumine les soirées de la haute société. Et ce, malgré le mariage de son amoureux secret, Henry, avec l’éternelle rivale des sœurs Holland, la vénéneuse Penelope. En réalité, Henry est toujours épris de Diana, mais Penelope l’a soumis à un odieux chantage. Quant à Lina, l’ambitieuse ex-femme de chambre, elle continue son incroyable ascension sociale… à ses risques et périls. Retour à Manhattan en 1900



La chronique 


Ah, je l'attendais de pied ferme ce troisième tome ! C'est un peu le jeu des bibliothèques, on a des usagers qui emprunte longtemps les livres, d'autres moins, du coup on se retrouve parfois à attendre des lustres un bouquin mais, enfin, voilà le troisième et, surtout, avant-dernier, tome de la série The Luxe. Alors, comme ça date un peu, petit résumé : j'avais beaucoup aimé les deux premiers tomes de The Luxe. Alors, ok, ça casse pas trois pattes à un canard, c'est de la romance type Gossip Girl avec des jolies robes et des bals dansants mais, bah j'avais été plutôt réceptive à cet univers et ses personnages. On avait laissé nos héroïnes en plein Drama (pour changer). Will, le grand amour d'Elizabeth est mort, Diana fait le deuil de sa relation avec Henry, Henry se retrouve marié de force à Penelope pour sauver la réputation de Diana, Penelope triomphe enfin après des mois à intriguer dans tous les salons de New York et Lina... Bah Lina trouve un gars assez stupide et gentil pour lui faire vivre une vie de princesse B-R-E-F.

Et du coup, ce troisième tome ? Bah tout aussi bien, voir plus que les deux premiers. En fait, je trouve que la série The Luxe gagne en qualité au fil des opus et c'est plutôt agréable. On est toujours sur un laps de temps très courts (quelques semaines, en gros) mais c'est toujours aussi diablement efficace. Nos héroïnes ne respirent pas, chaque jour apporte son lot de surprise et de retournements imprévu. On commence notre histoire de façon fort peu joyeuse, puisque le second tome s'était clôturé sur la victoire de Penelope, notre Némésis/peste qu'on adore détester locale. Désormais triomphante au bras d'un Henry qui n'a pas eu d'autres choix que d'accepter de se faire manipuler pour le bien de celle qu'il aime vraiment, cet avant-dernier tome tourne beaucoup autour du concept du "revers de la médaille". Que ce soit pour Penelope, Diana, Elizabeth ou même Lina, toutes payent les quelques triomphes et éclats de bonheur obtenu dans les tomes précédents. Le bonheur a un coup, parfois cher et elles en font toute l'expérience. 

Penelope la première, qui comprend amèrement que si on peut manipuler le monde et les gens, on ne peut contrôler les sentiments d’autrui. Beaucoup mise en avant dans cet opus, Penelope à la chute la plus douloureuse. Toujours partisane des coups les plus bas et les plus sales, sa méchanceté ne fait que croître à mesure qu'elle comprend que sa victoire s'apparente plus à un échec qu'autre chose. À un point donné du roman, on ne sait même plus si elle aime Henry ou si elle a juste profondément besoin de lui pour se construire socialement parlant, Penelope souffrant depuis toujours de cette étiquette de "nouveaux riches" qui rend sa famille moins noble et enviable que celle des Holland, par exemple. C'était une dynamique présente dès le tome un mais qui tend à devenir de plus en plus présente et toxique pour notre détestable brune qui devient obsessionnelle à l'idée d'être légitimée dans la société. On retrouve également cette dynamique du côté de Lina. Je déteste toujours autant ce personnage que je trouve clairement en dessous du reste du casting. Dans ce tome, Lina brille, puis tombe. Sa nouvelle vie, celle qu'elle a tant enviée aux Holland, lui monte clairement à la tête et elle en paye le prix. De façon générale, l'intrigue de Lina est celle qui m'inspire le moins, je trouve le personnage aussi égoïste que Penelope mais avec le charisme et l'intellect en moins. Malgré tout, elle reste profondément naïve et, d'une certaine façon, je ne peux que me dire que ce qu'elle se prend dans la tronche, elle l'a quand même bien cherché. Ce qui aurait dû être un exemple de revanche sur la vie, n'en devient qu'une histoire très longuette et ennuyeuse. 

Tout le contraire des sœurs Holland qui ont le droit à un traitement de luxe dans ce tome trois. Elizabeth se remet (difficilement) de la mort subite de Will et se retrouve à la case départ avec la même pression parentale et tout ce qui va avec. Le traitement du deuil d'Elizabeth est assez discret mais efficace : elle s'interdit tout bonheur, se punit de la moindre joie par culpabilité vis-à-vis de Will. C'est quelque chose qu'on ressent tous le long de ses chapitres et qui marque plusieurs personnages, notamment celui de Teddy dont on va reparler plus tard. On a aussi l'occasion, avec elle, de parler de sujets important telles que l'avortement ou la grossesse monoparentale, ce que j'ai trouvée osée et vraiment bienvenue, d'autant plus que notre Elizabeth fait un choix très courageux qui laisse présager beaucoup de belles choses pour le tome 4. Mais la véritable star du show, on le sait, c'est Diana et cela depuis le tome 2. 

La romance entre Henry et Diana est clairement définie comme "l'histoire principale" de la saga. Tout ce tome trois jongle entre le chantage dont est victime Henry et les quiproquos que cela provoque entre nos deux héros. Entre revanche malsaine et faux pas, c'est dans ce tome que Diana cesse réellement d'être une enfant pour devenir une femme à la hauteur de Penelope. On assiste à la perte de l’innocence de Diana mais aussi et surtout à une véritable prise de conscience et c'est très agréable de voir le personnage autant évolué. La relation Henry/Diana marche du feu de dieux et c'est assez grisant de voir comment les gestes de l'un impact ceux de l'autre. Henry grandit beaucoup dans ce tome également, on avait un ado lâche et rageur en début de roman, on a clairement un héros à la fin. C'est un traitement que j'aime beaucoup, on voit d'abord nos personnages au fond du trou avant d'en faire de véritable protagoniste et c'est ce qui les rend attachants. Tout le twist de fin entre Henry et Diana laisse à penser que le quatrième et dernier tome de la saga sera très différent car nous emmènera loin de l'univers de la noblesse et de la bourgeoisie américaine. 

On a l'occasion, durant ce tome, d'exploiter d'autres thématiques comme l'engament militaire. Des personnages très secondaires comme Teddy, par exemple, prennent de l'ampleur et de façon logique. En fait, dans ce troisième tome, nos personnages se nourrissent de l'expérience des uns et des autres et, je ne sais pas, ça rend le tout très tangible, j'ai beaucoup aimé. Je trouve sincèrement qu'on a beaucoup gagné en qualité et profondeur depuis le tome un et j'ai vraiment hâte de pouvoir conclure la série avec le tome 4 qui laisse présager beaucoup BEAUCOUP de rebondissement. 

Alors, oui, The Luxe est loin d'être une saga incroyable ou parfaite. C'est une quadrilogie axée romance plutôt modeste, ado, mais Dieu que je l'aime. Je pense qu'il y aura toujours une petite place dans mon cœur pour ces personnages tout en costume et aux caractères bien trempés. 

Ma note : 16/20

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