mardi 21 avril 2020

Les Elémentales, tome 1 : Le Maïtre-Nécromant de Carmen Messmer - Ou l'histoire de quatre poteaux à nichons

Genre : Aventure, Fantasy Médiévale, Fantasy Futuriste
Année de parution : 2019 (originellement 2011)
Edition : Editions Nestiveqnen (Fractales/Fantasy)
Format : Roman grand format
Nombre de pages : 312 pages


Série en six tomes (Complète)


De quoi ça parle ? 




En un lieu inconnu... En un temps inconnu...
Le Pays des Monts est envahi et sa capitale, la belle Khârkor, menacée par le tout puissant Maitre-Nécromant. De toutes les Terres Connues, alliés et ennemis convergent vers la Cité sous la Montagne... mais nul ne sait que l'enjeu est bien plus important que la prise de la ville. Kamang le forgeron et Golfin le Nain vont se trouver au coeur d'un conflit qui les dépasse et vont croiser le destin d'étranges voyageuses. Qui sont ces femmes dotées de pouvoirs effrayants, qui fréquentent de redoutables créatures et semblent attirer le danger ? La réponse qui se dessine peu à peu a quelque chose de terrifiant. Une fantastique aventure d'amitié et de magie à mettre entre toutes les mains.

La chronique (merdique)


Alooors. Difficile de parler du Maître Nécromant sans une petite mise en contexte. J'ai trouvé très peu d'informations sur Carmen Messmer si ce n'est qu'elle nous vient de Haute-Savoie, qu'elle est fan de space fantasy et qu'elle a écrit quelques policiers et quelques romances sous d'autres pseudonymes. Elémentales, donc, est son premier écrit de type fantaisie et pas des moindres vu que c'est, a priori, une saga en six tomes. De base, cette saga a été auto-édité en 2011 puis repris par une vraie maison d'édition, cette fois-ci, en 2019.

J'ai... Pas mal de problèmes avec ce premier tome. En faisant quelques recherches, j'ai trouvé très peu d'avis sur ce livre, du moins peu mitigés. C'est toujours élogieux, on nous présente l'histoire comme fascinante, bien écrite, formidable. Une fantastique aventure d'amitié et de magie comme dit le résumé... Il n'en est rien. Ma lecture a été plus que laborieuse, j'ai eu un mal fou à finir ce livre, pourtant pas très long. 

C'est fastidieux, du début à la fin. En fait, je trouve que l'histoire a un côté très amateur dans la présentation de son univers et dans la façon d'écrire ses personnages. Il y a pas mal de point à aborder, on va essayer d'y aller étape par étape. 

Tout d'abord, inutile de vous dire que c'est une chronique, pas une critique. Je partage mon ressentit sur une lecture, en l’occurrence elle n'est pas très jouasse mais ça ne veut pas dire que le livre est nul et je ne peut que souhaiter que cette oeuvre trouve son public. En ce qui me concerne, la magie n'a pas opérée et c'est de cela que nous allons parler. Ce premier tome, donc, est apparemment le premier écrit du genre fantaisie de l'auteur et ça se sent. Ça se sent, parce que j'ai vraiment ressentit tout au long de ma lecture un véritable côté amateur. L'histoire n'est pas naze, l'univers non plus, il y a de très bonnes idées, de très bons concepts mais... Bah c'est juste très mal raconté. L'univers, par exemple. Nous évoluons dans un monde à priori médiévale-fantaisiste. On est sur un univers plutôt sombre, hostile, où l'humain survit difficilement. Des civilisations anciennes et disparues, des agressions constantes, une guerre qui ravage les terres civilisées, la présence de la nécromancie qui oblige les gens à posséder un "nom-second" pour protéger leur nom de naissance et donc se protéger de la vie après la mort, etc. L'univers, sur la papier, est plutôt intéressant, on nous tease même certaines choses qui laisseraient penser que le monde dans lequel nous évoluons serait en fait le lointain futur d'une civilisation technologiquement avancée, comme la nôtre. Bref, c'est plutôt intriguant mais présenter un peu avec les pieds. L'entrée dans l'univers est compliquée, brouillonne et les premières centaines de pages ne sont pas très engageantes à ce niveau. En fait, on retrouve un peu ici le même genre de reproche qu'on pourrait faire à une oeuvre comme Overlord (un animé sympa) : l'univers est faussement riche. Beaucoup d'infos, pas forcément misent en contexte pour faire genre "whouaaa regarde comment mon univers est profond, complexe et réfléchit" et ça fait juste se perdre le lecteur plus qu'autre chose. Des formules rituelles, des titres honorifiques inventés, etc, on entre dans l'univers à coup de pied dans le cul : bref on a vu mieux. Heureusement, ça s’apaise un peu en cours de roman, on finit (difficilement) par prendre ses marques et si je suis quand même restée très en dehors de l'univers, je lui reconnais certaines qualités. 

Par contre, je suis en total désaccord avec la phrase d'accroche du résumé : une fantastique aventure d'amitié et de magie. Non. Juste non. Alors oui, de la magie il y en a. Nécromancie, maîtrise des éléments, la présence de druidesses, d'enchanteresses mentionnées, etc. Ouaip, de la magie il y en a. Mais de l'amitié ? Absolument pas. En fait, je pense qu'il est particulièrement difficile de s'impliquer émotionnellement avec nos personnages tant ils sont antipathiques et plats. Sincèrement, c'est peut-être le plus gros point noir du livre : les personnages sont plats au possible. Aucune alchimie, aucune empathie pour aucun d'entre eux. Impossible de s'impliquer de quelques façons que ce soit, on s'en fout juste et c'est dommage. Les seuls un peu intéressants sont les deux personnages secondaires que sont notre ami Nain Golfin et Kamang le brave forgeron. Ce sont a peu près les deux seuls personnages à avoir un fond de personnalité. Le reste du casting est complètement vide, à commencer par nos quatre héroïnes. 

Qu'on mette des femmes en premier plan, c'est génial. Je ne vais pas craché dessus, c'est trop bien. Encore faudrait-il ne pas leur appliquer l'écriture d'un Conan le barbare à ne rien ressentir pour se dresser en figure de force invincible. Parce que ces femmes n'ont aucuns enjeux. Elles sont fortes, belles, indépendantes mais.... Bah elles n'ont aucune faiblesse, aucun trait particulier qui les rendent agréables, intéressantes en tant que personnages. Elles ont l'apparence d'être humain, mais n'ont rien d'humain, en fait. Alors, c'est expliqué dans le roman, nos héroïnes sont des personnifications d'éléments, des êtres plus-qu'humains... Mais à ce moment là, l'erreur est d'en faire les entités au travers desquelles nous voyons l'histoire. Parce que difficile de s'investir dans la lecture quand on a pour héroïnes des êtres sans empathie, de part leur nature. Ça en fait des entités très plates, pour lesquelles on ne ressent rien. On sait qu'elles ne sont jamais réellement en danger parce que la nature est leur terrain de jeux, les morts qui surviennent n'ont aucunes incidences parce qu'elles ne ressentent rien de transcendants... Et le peu de fois où ils se passent quelque chose, émotionnellement, ça sort tellement de nul part qu'on reste en dehors. Un choix plus pertinent, à mon sens, aurait été de nous faire voir les événements par le biais d'êtres plus empathiques comme Kamang, Golfin ou les quelques créatures animales qui suivent nos héroïnes.

C'est dommage, car j'aime l'idée d'un livre mettant des figures féminines au centre de son intrigue. Seulement, bah c'est encore une fois mal raconté. C'est un peu le cliché de la femme forte pour être forte. Elles voyages seules, n'ont pas d'empathie, etc... Bref, t'appliques le traitement d'un Conan le Barbare sur des demoiselles et hormis tomber dans des clichés d'écritures, ça ne sert pas à grands choses. J'aurais aimé voir nos personnages plus investis dans le récit. Si on peut cautionner que certaines (comme la fille du feu qui est décrite comme étant réellement une grande solitaire, ne voyant dans les hommes et les autres créatures que des insectes) puisse s'en battre les reins de tout, c'est un peu moins explicable et excusable pour d'autres. Je pense a Moryane la fille de l'eau ou Halyse la fille de l'air qui sont les plus "humaines" de notre quatuor de tête. Elles vivent parmi les hommes, en ont aimés certains mais... Dans le concret, sous la plume de l'auteur, bah on ne ressent aucunes différences entre elles et leur deux comparses. Du coup, y a vraiment pas grands choses à ressortir de ce groupe, les interactions entre-elles étant encore plus plates que celles qu'elles ont avec les autres. Juste la sensation un peu décevante de voir quatre sosies issues du même cliché, mais dont on a juste changé le prénom, la tronche et donné un petit trait, sous exploité, de caractère dans le but d'en faire des personnages différents. 

On passera pas, non plus, à côté du petit point/détail nul mais qui fait prendre un sacré coup à l'argument vendeur du livre qui est "c'est un livre fantaisie avec des nanas en persos principaux" : La femme sur la couverture c'est Moryane. Moryane, dans le livre, est décrite comme ayant la peau noire, elle est surnommée la guerrière d'ébène. La force du bouquin c'est, qu'en plus de donner le premier rôle aux femmes (et c'est pas très bien réussit), d'y mettre également de la représentation... Alors c'est un peu con de présenter sur la couverture une Moryane qu'est juste un peu bronzée. C'est bête, hein, c'est du chipotage mais c'est typiquement le genre de détail où tu te dis qu'on se fout quand même un peu de la gueule du monde.

Bref, c'est particulièrement dommage. Le concept, l'histoire, y a des très bonnes idées mais l’exécution est un grand raté. C'est maladroit, particulièrement brouillon. Ce côté amateur dans la façon d'introduire son univers et de faire vivre ses personnages est vraiment dérangeante. Si c'est entièrement compréhensible et excusable pour un livre auto-édité, qui n'a donc pas l'expertise d’éditeurs professionnels pour reprendre le manuscrit et l'ajuster, ça ne l'est pas du tout dans le cadre d'une publication classique. C'est dommage, parce que ça ne donne pas l'envie de lire la suite, surtout si c'est pour retrouver des personnages qui n'inspirent rien. Pourtant, je suis quand même un peu curieuse d'en savoir plus sur le monde que propose Carmen Messmer, notamment sur l'aspect "futuriste" qu'elle dissémine un peu partout dans son livre. Mais le reste ne donne pas envie, n'attire pas, et franchement j'ai pas trop envie de courir après une suite qui ne m'inspire en rien. 

Alors on verra, si par hasard je tombe sur la suite. En attendant, on referme ce livre et on passe au suivant. 

Ps : Ah puis, le maître nécromant, rarement menace aussi peu percutante. 

Ma note : 9/20

2 commentaires:

  1. JE NE TROUVE PAS PLAISANT DU TOUT QUE L'ON PARLE NÉGATIVEMENT AINSI DES OUVRAGES DE CARMEN MESSMER; C'est mal reconnaître, maltraiter un talent de grande écrivaine, c'est à mon sens, IL SERAIT POSSIBLE DE PENSER QUE CELA POURRAIT ETRE DE LA JALOUSIE ET DE LA CALOMNIE GRATUITES. CE N'EST PAS PARCE QUE VOUS NE CONNAISSEZ PAS CES LIVRES QUE CELA SE BORNE A VOS CONNAISSANCES PERSONNELLES SUR L’ENTENDUE DE SES ÉCRITS... elle écrit depuis son plus jeune âge avec des reconnaissances de prix locaux, depuis sa jeunesse elle s'est consacrée pour une grande part de sa vie à l'écriture. Nous sommes de nombreux fan à écrire des messages et à la soutenir pour son travail de qualité et ses écrits tellement imaginatifs qui nous font rêver. JE NE COMPRENDS PAS QUE L'ON SE PERMETTE DE DIRE DES MAUVAISES CHOSES DE CETTE ECRIVAIN. LES CRITIQUES DOIVENT ÊTRE AVANT TOUT CONSTRUCTIVES ET NON DESTRUCTIVES. Je ne suis pas du tout d'accord avec vos propos et je tiens à le dire.

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  2. Bonjour,
    Comme dit, très chers anonyme, il s'agit d'une chronique, d'un avis strictement personnel qui ne concerne pas le travail de Carmen Messmer et son talent, mais seulement l'appréciation du Maître Nécromant. Toujours comme dit, je ne peux que souhaiter que les élémentales trouve son public et je suis ravie d'apprendre que c'est, en effet, le cas. Malheureusement, je trouve de grands défauts à ce livre et je ne vais pas changer d'opinion. Je n'ai pas aimé, j'ai trouvé ça pauvre dans l’exécution, quand bien même je reconnais à l'univers de très bonnes idées qui semblent intéressantes à exploiter. On ne peut pas aimer tout, ni tout le monde, c'est le principe même du libre arbitre et de la libre opinion. J'ai autant le droit que toi, qui défend ce livre, d'en dire du mal. D'autant plus que, comme tu le soulignes si bien, la chronique ci-dessus se veut constructive, je ne dit pas que le livre est "mauvais" ou "à chier", je dis qu'il est maladroit, que si le concept de base est bon, la façon dont il a été mis en scène ne m'a pas convaincue. C'est mon opinion, qui a autant le droit, que la tienne, d'être partagée.

    Je finirais également par attirer ton attention sur ce fait : un fan à une responsabilité, il représente une communauté. Que tu veuilles défendre ton auteure favorite, je ne peux que le comprendre. Cependant ce n'est PAS COMME CA, en mettant des MAJUSCULES PARCE QUE AGROUGROU JE SUIS COLÈRE, que ton message passera efficacement. Au contraire, tu le décrédibilises et, par la même occasion, ton auteure et son travail. Ce qui est dommage, parce que si tu prenais le temps de parcourir ce blog, tu te rendrais compte que je suis plutôt ouverte d'esprit et que ce serait avec plaisir que je lirais d'autres ouvrages de cette auteure qui, dans le style policier ou de la romance, fait peut être des merveilles. En tout cas, en ce qui concerne les élémentales, ça ne l'a pas fait chez moi.

    Nous avons tous le droit d'avoir des opinions différentes, je respecte ton avis, je te demanderai tout simplement de respecter le mien.

    A bon entendeur et en te souhaitant d'agréables lectures,
    Nagii

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